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24/04/2018
Publications économiques

Risque de change en afrique : accalmie en 2018, mais les réserves ont fondu

Risque de change en afrique : accalmie en 2018, mais les réserves ont fondu

Le risque de change reste toujours d’actualité sur le continent africain : en témoigne la dépréciation de plus de 30% du kwanza angolais depuis la libéralisation partielle du régime de change en janvier 2018. Le choc de la baisse des cours des matières premières, et plus particulièrement de ceux du pétrole à partir de l’été 2014 a déstabilisé de nombreux pays d’Afrique. Dans le sillage de ses principales économies (Nigéria, Afrique du Sud, Angola), la croissance de la région, à son plus bas depuis 20 ans en 2016, a marqué le pas. Outre le ralentissement de l’activité, l’évolution des cours des produits de base s’est traduite par la dégradation des termes de l’échange1 et des pressions baissières sur la plupart des devises africaines.

Les taux de change des exportateurs de pétrole, Nigéria et Angola en tête, et de ressources minérales (Mozambique, Zambie) ont été soumis à d’intenses pressions conduisant dans de nombreux cas à d’importantes dépréciations, malgré l’utilisation des réserves de change pour en atténuer l’ampleur. Depuis 2013, la plupart des devises africaines ont ainsi perdu plus de 20 % de leur valeur. Pour les entreprises, ces dépréciations se sont notamment traduites par une accélération de la hausse des prix des produits importés et une augmentation du fardeau de leur dette libellée en devise. Pour celles qui exportent et/ou importent à partir de ces pays, l’instabilité des devises a aussi été synonyme de coûts plus élevés pour les transactions transfrontalières. Dans certains cas (Nigéria, Angola, République Démocratique du Congo), des pénuries de liquidités ont rendu plus diffi ciles les rapatriements de profi ts ainsi que les transactions au sein même des frontières. Les contrôles de capitaux (Égypte) et/ou d’importations (Algérie) mis en oeuvre pour juguler les pressions sur le marché de change ont également eu des conséquences directes sur les opérations des entreprises.
En 2017, ce mouvement de dépréciation s’est atténué grâce à la hausse des prix des matières premières, mais, comme l’indique l’indice de tension sur le marché des changes déployé dans cette étude, les pressions baissières demeurent importantes dans certains pays (République Démocratique du Congo, Éthiopie, Angola, Libéria, Guinée). Pour les pays les plus dépendants de la rente des matières premières, les déséquilibres relatifs à la sévère détérioration des balances budgétaires et des comptes courants entre 2014 et 2016 continuent d’entretenir la pression sur les taux de change. De plus, avec l’érosion des réserves internationales au cours de cette période, la vulnérabilité à un nouveau choc externe est à surveiller.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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