Etudes économiques
Burkina Faso

Burkina Faso

Population 21,5 millions
PIB par habitant 887 $US
D
Evaluation des risques pays
C
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) 1,9 6,9 2,5 4,9 5,9
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,9 3,9 14,1 3,0 2,3
Solde public / PIB (%) -5,1 -7,4 -10,4 -7,8 -6,7
Solde courant / PIB (%) 4,1 -0,4 -5,2 -3,6 -2,7
Dette publique / PIB (%) 44,9 48,2 54,3 58,0 60,2

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Producteur majeur d’or (5ème en Afrique en 2021) et de coton (3ème en Afrique en 2023)
  • Membre de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (assurant la stabilité de la monnaie, le franc CFA, par rapport à l’euro)
  • Soutien de la communauté financière internationale (un des premiers pays à avoir bénéficié de l’initiative PPTE)

POINTS FAIBLES

  • Économie fortement exposée aux aléas climatiques
  • Vulnérabilité à l’évolution des cours du coton et de l’or
  • Forte dépendance à l’aide extérieure
  • Faiblesse des infrastructures électriques
  • Pression démographique, taux de pauvreté très élevé (32,7% en 2022) et accru par les déplacements massifs de population, indice de développement humain très faible et insécurité alimentaire critique
  • Importance du secteur informel et environnement des affaires défaillant
  • Présence de groupes islamistes armés (étrangers et domestiques), en particulier au nord et à l’est du pays.
  • Instabilité politique : deux coups d’état en 2022

Appréciation du risque

Une croissance soumise à l’instabilité politique et sécuritaire

En 2023, la croissance économique a rebondi, portée par l’agriculture et les services. La production de coton, après avoir été freinée par une infestation d’insectes ravageurs en 2022, a participé à la redynamisation du secteur agricole (22,3% du PIB en 2022). Le secteur des services (44,6% du PIB en 2022) a continué sa reprise, principalement liée aux TIC, aux services financiers et d’assurance. Ces améliorations, ainsi que la reprise de la production d’or (78% des exportations en 2021) favorisée par la réouverture des mines fermées pour raison sécuritaire, et par le renouvellement et l’attribution de nouveaux permis d’exploitation par le gouvernement, pourraient permettre à la croissance de gagner en vigueur en 2024. Toutefois, ces perspectives économiques optimistes restent soumises à une instabilité politique et sécuritaire encore élevée, qui continueront aussi de dégrader la confiance des investisseurs, et de limiter l’investissement privé. La consommation des ménages (61% du PIB) sera soutenue par une inflation nettement plus faible. Celle-ci a fortement ralenti en 2023, soutenue par la modération des prix des matières premières et une politique monétaire restrictive de la BCEAO, dont le taux d’intérêt principal a été relevé à 3,25 % en septembre 2023. Cette tendance se poursuivra en 2024, accompagnée localement par une meilleure récolte agricole qui devrait apaiser les tensions sur les prix des denrées alimentaires, et une politique monétaire encore restrictive. La consommation publique (20 % du PIB) continuera d’être un moteur de croissance, tirée par des dépenses sociales et de sécurité accrues. L

Les déficits jumeaux se réduisent, mais persistent

Le déficit budgétaire se modèrera, mais restera important et supérieur à la norme communautaire de l’UEMOA (3 % du PIB). Dans un contexte d’instabilité politique, les dépenses liées à la défense et à la sécurité du pays resteront élevées. Toutefois, ce déficit sera atténué par la hausse des recettes fiscales qui accompagneront une croissance plus dynamique, et des mesures d’élargissement de l’assiette fiscale. Le programme de facilité élargie de crédit (FEC) conclu avec le FMI en juin 2023, assorti d’un déboursement de 305 millions USD sur 4 ans, permettra au pays de poursuivre son effort de consolidation budgétaire, qui a été ralenti par le niveau élevé de dépenses sociales et sécuritaires. Le déficit public sera principalement financé par le recours au marché obligataire régional, dont le coût sera relativement plus élevé, compte tenu des conditions financières resserrées dans l’UEMOA, ainsi que les prêts bilatéraux et multilatéraux. La dette publique, bien que jugée soutenable, restera soumise à l’instabilité politique pesant sur les dépenses publiques, et le soutien des bailleurs de fonds internationaux. Ainsi, les sources de financement extérieur étant limitées, sa part domestique, continuera à dominer le financement (45% de la dette publique en 2019, 56% en 2022).
Le déficit du compte courant devrait se réduire en 2024, dans le sillage d’exportations dynamiques qui participeront à l’élargissement de l’excédent commercial. Cependant, il sera encore entretenu par une balance des services (principalement de transports) déficitaire (5 % du PIB), et le rapatriement de bénéfice des sociétés étrangères (principalement dans le secteur minier). L’instabilité politique et sécuritaire persistante continuera de limiter les entrées d’IDE et l’aide extérieure.

 

Le contexte politique reste fragile à l’approche des élections

Depuis 2015, l’insécurité au Sahel, liée à l’activité des groupes armés djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique, a fait plusieurs milliers de victimes, et plus de 2 millions de déplacés selon l’ONU. Après s’être concentrées au nord, des attaques régulières ont été perpétrées dans tout le pays, dont le territoire serait contrôlé à 40% par les groupes islamistes d’après la CEDEAO. Après un premier coup d’Etat militaire en janvier 2022 ayant mené au renversement du président Kaboré par la junte militaire du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), et justifié par l’incapacité du gouvernement à contenir l’insurrection djihadiste, le lieutenant-colonel Damiba a été à son tour destitué en septembre de la même année, au même motif que son prédécesseur. Le MPSR et le pays sont depuis dirigés par le capitaine Ibrahim Traoré, nommé président de la Transition, jusqu’aux prochaines élections attendues, en principe, en juillet 2024. Des doutes quant au respect du calendrier électoral persistent, les autorités ne souhaitant pas organiser d’élection si la situation sécuritaire ne le permet pas. Dans ce contexte de transition, l’instabilité politique menacera encore, exacerbée par un enjeu sécuritaire toujours très présent. Le gouvernement a, par exemple, affirmé avoir déjoué une nouvelle tentative de coup d’Etat le 27 septembre 2023.
Le pays s’appuiera sur la coopération régionale dans sa lutte contre le terrorisme, en renforçant les liens avec le Mali et le Niger. Depuis le 16 septembre 2023, les trois régimes militaires forment l’Alliance des Etats du Sahel, alliance défensive formée suite à la menace d'intervention de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), après le coup d’état du 26 Juillet au Niger.

Alors que la coopération diplomatique et militaire avec la Russie gagne du terrain, les relations avec Paris n’ont cessé de se dégrader depuis le premier coup d’état en 2022. Après le retrait des forces françaises en février 2023, la France a aussi annoncé la suspension de ses aides au développement et d’appui budgétaire en août de la même année.

 

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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