Etudes économiques
Burundi

Burundi

Population 12,2 millions
PIB par habitant 274 $US
D
Evaluation des risques pays
E
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) 0,3 3,1 1,8 3,0 4,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 7,5 8,3 18,7 16,0 13,0
Solde public / PIB (%) -6,6 -5,0 -11,5 -5,5 -3,0
Solde courant / PIB (%) -10,2 -12,4 -15,6 -17,0 -13,0
Dette publique / PIB (%) 66,0 66,6 68,0 70,0 65,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *1er Juillet N-1/ 30 Juin N **Dons inclus

POINTS FORTS

  • Richesse du sous-sol (terres rares, nickel) en grande partie encore inexploitée et potentiel agricole (café, thé)
  • Potentiels gains de productivité agricole

POINTS FAIBLES

  • Institutions politiques fragiles dans un pays marqué par les conflits ethniques, les tentatives de coups d’Etat, la forte présence des militaires et l’autoritarisme
  • Extrême pauvreté généralisée
  • Faible capacité productive et agriculture de subsistance
  • Enclavement et manque d’infrastructures routières et sanitaires
  • Dépendance à l’aide internationale et fin récente de l’isolement diplomatique et financier
  • Risque élevé sur la dette et les comptes extérieurs
  • Corruption et politique macroéconomique inefficace

Appréciation du risque

Un rebond de croissance soumis aux aléas climatiques et à la reprise du secteur minier

Déjà fragilisée par la crise politique et les troubles sécuritaires internes de 2015 qui avaient conduit au retrait de la majeure partie des aides extérieures et par la pandémie de Covid-19, l’économie du Burundi a été affectée en 2022 par les conséquences inflationnistes du conflit russo-ukrainien qui se sont traduites par une envolée des prix des denrées alimentaires et des carburants. Néanmoins, la croissance du pays devrait connaître un rebond en 2023 qui se prolongerait en 2024. Impacté en 2022 par les pénuries d’engrais en lien avec les sanctions internationales à l’encontre de la Russie et de la Biélorussie ainsi que par un retard de précipitations, le secteur agricole (un tiers du PIB et 80% des emplois en 2022) devrait être moteur de ce rebond sous réserve d’une amélioration de l’approvisionnement en engrais et en semences liée à la production locale et à la disponibilité des devises. Néanmoins, le secteur agricole burundais, caractérisé par une faible productivité, souffrira en 2024 des conséquences des fortes inondations de 2023. Par ailleurs, le pays bénéficiera des cours élevés du café et du thé qui représentaient ensemble un tiers des exportations du pays en 2022. Les prix élevés de l’or (27% des exportations en 2022) participeront également au regain de croissance qui sera accentué par la reprise du secteur minier. En avril 2021, l’activité des sociétés minières étrangères avait été suspendue afin de renégocier les contrats d’exploitation de terres rares et d’accroitre les bénéfices publics tirés de cette activité. Les négociations entre le gouvernement et les différentes parties prenantes ayant été achevées début 2023 avec la parution en juin d’un nouveau Code minier, le secteur devrait assister au retour des investisseurs étrangers. En parallèle, la croissance sera soutenue par la reprise des projets et des programmes d’infrastructures publiques financés par les donateurs internationaux, notamment dans le domaine de l’énergie. Néanmoins, bien que positives, les perspectives de croissance sont sujettes à la hausse des prix à l’importation du pétrole. De plus, l’inflation, soutenue par le prix de l’alimentation, restera élevée en 2023 et 2024, alors que plus de la moitié de la population est concernée par l’insécurité alimentaire. Dans ce contexte, la Banque de la République du Burundi (BRB) devrait poursuivre, en 2024, la hausse de son taux directeur déjà amorcée début 2023 afin de lutter contre la hausse des prix et la dépréciation du franc burundais.

Une aide cruciale du FMI

La détérioration, en 2022, du déjà massif déficit courant s’est poursuivie en 2023. Les recettes à l’exportation liées à l’or, au café et au thé ont été insuffisantes pour compenser les cours élevés du pétrole (23% des importations en 2022) ainsi que l’augmentation des importations de biens d’équipement et de consommation. La situation financière extérieure du Burundi s’améliorera en 2024 grâce à la stimulation des exportations. L’excédent du compte de revenus secondaires via les remises des travailleurs expatriés, ainsi que les transferts officiels bilatéraux et multilatéraux, participera à la réduction du déficit courant. L’octroi par le FMI en juillet 2023 d’une Facilité de crédit élargie (FEC) participera à cette amélioration. Les 271 millions de dollars prévus sur 38 mois aideront le Burundi à faire face aux besoins d’importations du pays dans un contexte où les réserves de change atteignaient seulement 1,3 mois d’importations en mars 2023. La FEC permettra également au gouvernement de poursuivre sa réforme du régime de change qui vise, notamment, à réduire en 2024 le différentiel entre le taux officiel et la prime sur le marché parallèle (102% en avril 2023). Par ailleurs, après s’être fortement détérioré en 2022 en raison d’une baisse des recettes publiques liée aux retards dans la mise en place de la facturation électronique pour la TVA et aux subventions sur les engrais, le déficit budgétaire s’améliorera en 2023 et 2024 via une augmentation des recettes publiques. Le poids de la dette publique continuera d’augmenter en 2023 en lien avec la hausse de sa part domestique (70% du total de la dette), avant de se réduire en 2024 en raison du regain de croissance et de la réduction du déficit. La dette publique extérieure, détenue à 60% par des créanciers multilatéraux et à 40% par des créanciers bilatéraux, est jugée soutenable par le FMI. Cependant, l’exposition du Burundi au risque de surendettement est élevé en raison de la vulnérabilité du service de la dette aux cours des matières premières et à la croissance.

Une amélioration des relations extérieures

La décision, en 2015, du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, en dépit de l’interdiction formulée dans la Constitution, a entrainé une forte contestation populaire réprimée dans le sang. Les sanctions internationales qui s’en sont suivies ont provoqué de graves difficultés économiques, notamment d’importantes pénuries. Suite au décès de Nkurunziza en 2020, son successeur Evariste Ndayishimiye, dirigeant du parti Conseil National Pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), a souhaité renouer avec les donateurs internationaux en leur donnant des signes d’amélioration de la situation des Droits de l’homme. Le retrait des sanctions, en novembre 2021 pour les Etats-Unis et en février 2022 pour l’Union Européenne, a permis la reprise de l’aide internationale en 2022. Par ailleurs, le Burundi restera sensible aux épidémies en raison de la faiblesse des infrastructures de santé et des services publics, alors que près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Néanmoins, une nouvelle ligne de chemin de fer entre la Tanzanie, pays côtier voisin, et le Burundi, dont la construction devrait débuter en 2024, facilitera l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ainsi que les exportations de minerais. Par ailleurs, après la signature d’un Accord de coopération bilatérale en matière de défense en mars 2023, la coordination militaire renforcée du Burundi avec son voisin, la République Démocratique du Congo (RDC), devrait se poursuivre en 2024 afin de lutter contre les attaques à la frontière de milices rebelles congolaises. Les bonnes relations entre le Burundi et la Russie se poursuivront en 2024 avec la signature d’accords de coopération, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire. De plus, les relations avec le Rwanda voisin, gelées depuis 2015, ont repris.

 

Dernière mise à jour : Septembre 2023

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