Etudes économiques
Cameroun

Cameroun

Population 27,2 millions
PIB par habitant 1 667 $US
C
Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) 0,5 3,6 3,4 4,0 4,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,4 2,3 5,3 6,0 4,0
Solde public / PIB (%) -3,2 -3,0 -1,8 -1,5 -1,5
Solde courant / PIB (%) -3,7 -4,0 -6,8 -5,0 -4,5
Dette publique / PIB (%) 43,0 45,4 45,0 41,0 39,0

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Ressources relativement diversifiées, avec la sylviculture, l'agriculture (par exemple, le cacao et les bananes), le pétrole et les minerais (par exemple, l'aluminium)
  • Expansion des capacités gazières dans une conjoncture propice à court terme
  • Potentiel hydroélectrique
  • Des efforts pour améliorer les infrastructures sont en cours
  • Membre de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC)
  • Le franc CFA est rattaché à l'euro, mais les réserves communes de la Banque des États de l'Afrique centrale sont limitées

POINTS FAIBLES

  • Comptes extérieurs et publics dépendants des cours des matières premières (répartition des exportations en 2022 : 40% de pétrole, 26% de gaz, 10% de cacao, 10% de bois)
  • Faibles recettes publiques : 15,5 % du PIB en 2022, mais en hausse par rapport à 2021
  • Arrivée à maturité des champs pétrolifères
  • Système bancaire faible mais de petite taille
  • Croissance non inclusive (la pauvreté extrême touchait 23,5 % de la population en 2021), l'environnement des affaires reste difficile avec une mauvaise gouvernance (corruption, contrebande, etc.)
  • Infrastructures inadaptées, en particulier dans le domaine électrique
  • Risque politique accru : insécurité dans l'extrême nord du pays et tensions dans les deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest
  • Succession du président Biya (90 ans, en poste depuis 1982)

Appréciation du risque

Une croissance tirée par les exportations gazières

En 2024, comme en 2023, l’activité économique devrait être soutenue par l’industrie agro-alimentaire, la sylviculture, les services et le gaz. Les exportations de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), dont la part a plus que doublé entre 2021 et 2022, devraient continuer à se développer grâce à l’augmentation de la capacité de production du terminal Hilli Episeyo qui devrait passer à 5 millions de tonnes par an en 2026, contre 1,6 en 2023. Parallèlement, l’expansion du secteur minier est soutenue par l’expansion en cours du port de Kribi. Ces évolutions permettront de compenser partiellement le déclin du secteur pétrolier. La part de l’investissement dans le PIB (17,5% du PIB en 2022) restera stable en 2024. Le plan décennal 2020-2030 (Stratégie nationale de développement) se poursuit. Il permet de diversifier les sources de croissance en soutenant l’industrialisation à travers le transport (chemins de fer, port de Kribi), l’énergie (centrale hydro-électrique de Nachtigal opérationnelle à l’horizon 2024, qui devrait fournir au pays une grande partie de son électricité). Les tensions inflationnistes, nourries en 2023 essentiellement par les prix alimentaires et la réduction de la subvention sur les carburants, qui s’est traduite par une hausse des prix à la pompe de 15%, devraient légèrement diminuer en 2024 du fait de la baisse des prix agricoles mondiaux, mais restera au-dessus de la cible des 3% visée par la BCEAC, malgré le durcissement de la politique monétaire de cette dernière. Toutefois, l’incertitude prévaut avec le conflit Ukraine-Russie et la menace liée au phénomène El Niño, pesant non seulement sur le niveau des prix mais aussi sur la sécurité alimentaire. La consommation privée (72% du PIB) a légèrement diminué en 2023, mise à mal par le niveau des prix particulièrement élevé, mais devrait reprendre en 2024 avec le relâchement de la politique monétaire et le tassement des cours mondiaux de l’alimentation. Le gouvernement poursuit son soutien à la consommation privée en privilégiant les transferts directs aux ménages les plus démunis.

Poursuite de l’assainissement des comptes publics aux côtés du FMI

L’amélioration de la situation budgétaire entamée en 2021 devrait se poursuivre en 2024. Le programme conclu avec le FMI à l’été 2021, assorti d’une facilité élargie de crédit (FEC) et d’un mécanisme élargi de crédit (MEDC) de 689,5 millions de dollars US sur 3 ans, est progressivement appliqué par Yaoundé, particulièrement son volet concernant l’élargissement de l’assiette fiscale et l’augmentation des recettes (15,5% du PIB en 2022 contre 13,7% en 2021). Un décaissement de 73.6 millions USD a donc été approuvé en juillet 2023, portant le montant total versé à 493,6 millions USD. A travers la diminution des subventions sur les carburants (de 3,7% du PIB en 2022 à 2,6% en 2023) et d’autres mesures à venir, le programme vise à dégager les ressources budgétaires nécessaires au financement d’investissements productifs et de dépenses sociales. Le poids de la dette publique devrait s’alléger en 2024. Parmi les créanciers extérieurs, détenant 69% de la dette, se détachent les multilatéraux (42%) et la Chine (26%). Bien qu’il reste nettement en dessous du seuil de 70% du PIB prescrit par la CEMAC, l’endettement est considéré comme élevé, mais soutenable, par le FMI. Le ratio du service de la dette externe aux recettes, d’exportations comme publiques, est particulièrement vulnérable aux cours des matières premières et à la croissance.
Le Cameroun a conservé le déficit structurel de sa balance courante en 2023, entretenu par la baisse des volumes de pétrole exportés et une diminution de son cours. Néanmoins, ce déficit devrait se réduire en 2024 à mesure que les exportations de gaz et l’expansion du secteur minier permettront d’accroitre les revenus des exportations, alors que les dépenses d’importations (20,5% du PIB) baisseront avec le niveau global des prix.

 

Les conflits persistants constituent un frein au développement économique

La rébellion séparatiste anglophone poursuit les combats, ponctués d’exactions des deux côtés. Face à ce mouvement sécessionniste en Ambazonie, ainsi qu’à la subversion de Boko Haram et de l’Etat Islamique à la frontière nigériane, la réponse militaire est doublée de propositions circonstanciées, comme l’autonomie des deux provinces rebelles, le développement du « Nord du Triangle national », ainsi que le Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement dont le déploiement reste compromis par le contexte de violence et d’instabilité. Le président Paul Biya, âgé de 90 ans, est au pouvoir depuis plus de 40 ans. Sa succession aux prochaines élections prévues en 2025 est source de risque politique et devrait renforcer le climat d’instabilité du pays. Le parti présidentiel avait remporté les dernières élections législatives en 2020, verrouillées par des fraudes. A l’extérieur, le Cameroun cherche à diversifier ses alliances, en renouvelant sa coopération militaire avec la Russie par un traité à échéance de cinq ans en avril 2022. Les pays occidentaux demeurent des partenaires majeurs. La France réaffirme sa présence, en pesant pour l’octroi d’aides par le FMI et par un prêt de l’Agence Française de Développement de 230 millions d’euros accordé en février 2022 pour des projets courant jusqu’en 2024. Le pays a communiqué en avril 2023 son intention de rejoindre l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui lui permettrait de bénéficier d’un accès préférentiel au marché des Etats-Unis. Le pays avait été suspendu du programme en octobre 2019 en raison d'allégations de violations des droits de l'homme dans le cadre de la lutte contre les séparatistes armés dans les régions anglophones. La réintégration du Cameroun à l’AGOA reste cependant peu probable.

 

Dernière mise à jour : Septembre 2023
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