Etudes économiques
Mauritanie

Mauritanie

Population 4,2 millions
PIB par habitant 2 333 $US
C
Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -0,9 2,4 5,0 4,5 -4.58,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,4 3,6 9,5 6,0 5,0
Solde public / PIB (%) 2,2 2,1 -7,0 -7,0 -4,5
Solde courant / PIB (%) -6,8 -8,0 -14,7 -13,0 -4,5
Dette publique / PIB (%) 55,8 50,0 47,8 47,9 48,2

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus **Dettes vis-à-vis Banque centrale et Koweït incluses

 

8,0

POINTS FORTS

  • Un risque terroriste bien moindre que chez ses voisins sahéliens
  • Soutien des pays donateurs et des organisations internationales
  • Une certaine stabilité macroéconomique, même dans des circonstances difficiles
  • Ressources minérales (minerai de fer, or, cuivre) et halieutiques
  • Potentiel énergétique (gaz, hydrogène vert)
  • Ressources budgétaires domestiques relativement importantes

POINTS FAIBLES

  • Gouvernance médiocre : corruption élevée, inexistence du traitement de l’insolvabilité
  • Économie peu diversifiée, vulnérable aux fluctuations des cours des matières premières et de la météo (cycles récurrents de sécheresse)
  • Croissance peu inclusive, système éducatif déficient, taux de chômage élevé, forte pauvreté (60% de la population en situation de pauvreté multidimensionnelle)
  • Très peu de terres arables, plus de 2/3 de la superficie du pays est constituée de déserts
  • Dissensions communautaires persistantes : discrimination envers la population des Harratins, ou Maures noirs, qui constituent 40% de la population, et sont les descendants d'esclaves des Beïdanes, les maures blancs

Appréciation du risque

Une croissance soutenue par le secteur extractif

La croissance économique s’accélérera en 2024 grâce à l’augmentation de la production minière et au démarrage des exportations de gaz. Le gisement offshore de Grand Tortue Ahmeyim, en coopération avec le Sénégal, va produire du gaz naturel à partir du premier trimestre 2024 ; le démarrage était initialement prévu à la fin de l’année 2023. La production d’or devrait augmenter (mine de Tasiast) pour profiter des cours élevés, de même que celle de minerai de fer qui devrait croître jusqu’à 25 millions de tonnes (13.5 m en 2022), compensant le tassement de son prix. Ainsi, le PIB du secteur extractif augmenterait de 11%, quant au PIB non-extractif, il connaîtrait une moindre hausse, soutenu par la pêche et l’agriculture. De par ses vastes réserves inexploitées de gaz naturel et de minerais, ainsi que son énorme potentiel solaire et éolien, le pays continuera d’attirer les investissements étrangers. En mars 2023, le gouvernement a notamment signé un accord avec la coentreprise Infinity Power holding (réunissant l’égyptienne Infinity et l’émiratie Masdar) et la société allemande Conjuncta GmbH pour développer une usine pouvant produire jusqu’à 8 millions de tonnes d’hydrogène vert par an (première phase opérationnelle d’ici 2028). Ce projet s’ajoute à d’autres, similaires, signés depuis 2021 (projet AMAN avec CWP, Projet Nour avec Total Eren). Malgré une hausse des transferts publics pour atténuer la hausse des prix en vue des élections (législatives en mai 2023 et présidentielle en juin 2024), la consommation privée restera affectée par des prix élevés du carburant et des produits alimentaires. La Banque centrale mauritanienne devrait maintenir une politique monétaire restrictive, alors que l’inflation restera élevée.

Les déficits jumeaux se réduiront grâce aux exportations de gaz

Le déficit budgétaire était encore élevé en 2023 du fait d’une politique fiscale expansionniste répondant aux prix élevés de l’énergie et de l’alimentation, avec la perspective des élections. En 2024, il reculera. Les investissements publics visant à diversifier l’économie et à améliorer l’inclusion sociale continueront de croître. Mais, en face, les subventions au carburant baisseront et, surtout, les revenus gaziers et miniers augmenteront, fournissant une marge budgétaire supplémentaire. A cela s’ajoutera l’effet de réformes structurelles contenues dans le nouveau programme signé en janvier 2023 avec le FMI et doté d’une Facilité élargie de crédit de USD 86,9 millions et d’une durée de 42 mois. Elles visent, entre autres, à atténuer la dépendance des finances publiques aux cours des minerais. Le déficit sera financé par des emprunts principalement contractés auprès des pays du Golfe qui viendront alimenter la dette publique, très largement extérieure (plus de 40% du PIB).
Le large déficit de la balance courante apparu en 2022, devrait se réduire en 2024. Ajouté au début des exportations de gaz, la hausse du prix de l’or et la modération des prix alimentaires pourrait faire passer le solde commercial en excédent. De plus, les importations liées au développement du champ gazier devraient diminuer presque de moitié. La balance des services restera négative du fait des besoins d’expertise étrangère dans les projets énergétiques. Le déficit restera principalement financé par des IDE et des emprunts officiels à moyen et long terme. Les réserves de change resteront proches de l’équivalent de 5 mois d’importations.

 

Le président conforté par les élections législatives

Face à une opposition divisée, le parti présidentiel El Insaf a renforcé sa majorité à l’Assemblée nationale (107 sièges sur 176), lors des élections de mai 2023. A seulement un an de la prochaine élection présidentielle, ce scrutin a conforté le président Mohamed Ould Ghazouani, au pouvoir depuis 2019. Le pays est régulièrement touché par des protestations sociales liées aux discriminations (communauté harratine) ou au coût élevé de la vie (hausse du prix du carburant en 2022). Ces manifestations surviennent dans un pays marqué par un fort taux de chômage (11%), une importante informalité (31% du PIB) et une pauvreté répandue (60% de la population). L’expiration de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes en juillet 2023 pourrait favoriser l’insécurité alimentaire, qui touche 15% de la population, alors que 18% du blé importé est traditionnellement ukrainien. Par ailleurs, les tensions au Sahel et les coups d’état voisins entretiendront le risque sécuritaire et continueront de provoquer des flux de réfugiés vers la Mauritanie. Néanmoins, depuis 2011, le pays n’a subi aucune attaque terroriste et reste préservé des violences (investissements dans la défense).
Le lancement du projet d’exploitation commune de gaz offshore avec le Sénégal a permis, jusqu’ici, d’apaiser les tensions bilatérales liées aux droits de pêche le long de leur frontière maritime. Le renforcement des liens avec les pays arabes, notamment l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis (construction d’une université des sciences, investissements dans l’hydrogène et autres financements) se poursuivra. Malgré le ralentissement de sa demande, la Chine restera le principal client de la Mauritanie (importations de cuivre, fer et produits de la pêche). Leurs dirigeants se sont rencontrés en juillet 2023, pour consolider leurs liens notamment via la signature d’un plan de coopération dans le cadre de la «Belt and Road Initiative » (les nouvelles routes de la soie). De plus, en août, la Chine a annulé une partie de la dette du pays, à hauteur de 147 millions de yuans (USD 18.6 millions).Enfin, la Mauritanie renforcera ses liens avec les pays européens, comme la France et l’Allemagne, notamment grâce à des investissements dans les ressources énergétiques du pays.

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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