Etudes économiques
Namibie

Namibie

Population 2,6 millions
PIB par habitant 4 826 $US
B
Evaluation des risques pays
A4
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -8.0 3,5 4,6 3,0 3,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 2.2 3,6 6,1 5,0 4,5
Solde public / PIB (%) -8.2 -8,7 -5,2 -5,0 -4,5
Solde courant / PIB (%) 2.8 -9,9 -12,3 -6,0 -4,0
Dette publique / PIB (%) 66.6 71,9 69,8 70,0 72,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année budgétaire du 1er avril au 31 mars. Données 2021 : 2021/22

POINTS FORTS

  • Importantes ressources minérales (diamant, or, uranium, cuivre) et halieutiques
  • Bonnes infrastructures de transport et longue façade océanique
  • Marché financier local développé
  • Gouvernance satisfaisante et démocratie stable depuis 1990
  • Potentiel touristique
  • Découverte de gisements offshore d’hydrocarbures
  • Perspectives de production d’hydrogène vert
  • Dollar namibien ancré au rand

POINTS FAIBLES

  • Dépendance au secteur minier et à l’Afrique du Sud, notamment pour son approvisionnement électrique
  • Chômage élevé, inégalités persistantes, tensions sur la propriété foncière, prévalence élevée du SIDA
  • Secteur agricole exposé aux aléas climatiques
  • La dette publique élevée limite la marge de manœuvre budgétaire

Appréciation du risque

Une croissance modérée soutenue par le secteur minier

Dans la lignée de 2022, la croissance namibienne sera soutenue en 2023 et 2024 par le secteur minier (12% du PIB en 2022). La production et les exportations de diamant, d’or et d’uranium seront tirées par la demande extérieure et les cours élevés de ces minerais, qui représentaient 43% des exportations du pays en 2022. En particulier, la demande pour le diamant local continuera d’être stimulée par les sanctions nord-américaines et l’embargo volontaire appliqué par de grands joaillers à l’encontre des diamants russes : les mesures touchant l’entreprise russe de diamant ALROSA, qui détenait environ 30% de part de marché mondial avant la guerre en Ukraine, ont libéré des débouchés pour les diamants namibiens et tiré leur prix. De plus, l’ajout à la flotte de Debmarine Namibia, en mars 2022, du navire de récupération de diamant « Benguela Gem » a accru la production à partir de 2023. L’activité bénéficie également de la reprise du tourisme, suite à la normalisation du contexte sanitaire mondial et à la suppression, en juillet 2022, des dernières mesures sanitaires subsistants dans le pays. Néanmoins, les perspectives de croissance sont ternies par l’atonie sud-africaine et les incertitudes autour du secteur agricole, très dépendant des conditions météorologiques, de plus en plus volatiles en raison du changement climatique. En outre, la production agricole continuera à être freinée par le prix onéreux des engrais lié au conflit russo-ukrainien. L’inflation pèsera également sur la consommation des ménages en raison des prix encore élevés des denrées alimentaires et des carburants importés. Néanmoins, les pressions inflationnistes devraient s’atténuer suite au resserrement monétaire, aux niveaux mondial et local. Alors que le taux directeur a déjà été augmenté de 3,75% à 7,75% entre février 2022 et juin 2023, l’ancrage à parité du dollar namibien au rand sud-africain pourrait mener à un resserrement supplémentaire de la part de la Banque de Namibie, dans un contexte d’inflation encore élevée.

Des déficits jumeaux toujours importants

Après s’être fortement détériorée en 2021 et 2022 en raison de l’envolée des prix des aliments et des carburants importés, la balance courante connaitra une amélioration en 2023 et 2024. Son déficit devrait se réduire sous l’effet de la hausse des recettes d’exportations, notamment diamantaires, qui compensera partiellement les importations énergétiques et alimentaires, ainsi que celles nécessitées par le développement de l’activité minière. Les recettes touristiques resteront contrebalancées par les achats de services miniers, tandis que les versements de l’Union douanière d’Afrique australe (UDAA) devraient augmenter. Une large partie du déficit sera financée par les investissements étrangers, notamment dans l’exploration pétrolière et gazière.
Creusé par les dépenses engendrées par la pandémie, puis maintenu à un niveau élevé par les prix mondiaux élevés de l’alimentation et de l’énergie, le déficit budgétaire s’est réduit en 2022/2023, grâce à la reprise économique. Il continuera de diminuer, modestement, en 2023/2024 et 2024/2025, à mesure que les recettes générées par l’UDAA augmenteront. En effet, en 2021 et 2022, les pays membres ont dû rembourser les recettes pour 2020 qui avaient été surestimées en décembre 2019 avec la non anticipation de la baisse du commerce liée à la pandémie. Toutefois, parallèlement, les dépenses sociales resteront soutenues à l’approche de l’échéance électorale de 2024, modérant les efforts du gouvernement en termes d’assainissement budgétaire. Par ailleurs, la croissance modérée, les rigidités budgétaires et la hausse des taux d’intérêt entraineront une augmentation de la dette publique jusqu’en 2025. Sa part externe (25% du total) est détenue à environ 40% par des créanciers multilatéraux, suite aux financements d’urgence octroyés par le FMI et la Banque Africaine de Développement, et à 37% par les porteurs de l’eurobond 2025.

 

La SWAPO encore dominante à l’approche des élections de 2024

La SWAPO domine le paysage politique depuis l’indépendance du pays (1990), et son chef de file, Hage Geingob, a été réélu président pour un second mandat de 5 ans en 2019. Malgré une érosion de sa popularité, du fait d’un contexte économique difficile depuis 2016, aggravé par la pandémie de COVID-19, et la persistance de fortes inégalités, la SWAPO reste dominante à l’approche des élections de novembre 2024. Netumbo Nandi-Ndaitwah a été nommée vice-présidente du parti lors du congrès 2022 de la SWAPO et devrait succéder à Geingob, qui a atteint la limite des deux mandats. La question controversée de la redistribution des terres à l’avantage des populations noires dépossédées pendant la colonisation, qui, bien que majoritaires, ne sont propriétaires que de 16 % des terres agricoles, restera une question pressante et symptomatique des divisions au sein du pays. De plus, bien que relativement favorable par rapport aux autres pays d’Afrique, le climat des affaires souffre de la longueur des procédures administratives et subit la concurrence de nombreux pays africains qui ont fait de cette thématique un pilier de leurs stratégies de développement. Au niveau international, la Namibie et l’Afrique du Sud continueront d’entretenir des relations étroites, facilitées par la proximité entre leurs partis au pouvoir et leurs liens commerciaux forts. Par ailleurs, la Namibie continuera à renforcer ses relations avec l’Angola dans le cadre de l’accord de coopération bilatérale signé en novembre 2022 portant sur le pétrole et le gaz, après la découverte de nouveaux gisements en 2022. De plus, les gouvernements zambiens et namibiens ont également décidé de renforcer leur coopération bilatérale avec des mesures telles que l’annulation de la double imposition ou la mise en place d’un guichet frontalier unique. Enfin, un appel à manifestation d’intérêt pour le projet ferroviaire Trans-Kalahari a été lancé conjointement avec le Botswana voisin. A terme, le réseau de 1 500km devrait relier la mine de charbon de Mmamabula (Botswana) au port namibien de Walvis Bay, ce qui favorisera les exportations de minerais des deux pays.

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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