Etudes économiques
Salvador

Salvador

Population 6,5 millions
PIB par habitant 4 408 $US
D
Evaluation des risques pays
B
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -8,2 10,3 1,0 0,8
Inflation (moyenne annuelle, %) -0,4 3,5 7,3 5,6
Solde public / PIB (%) -4,0 -4,4 -5,2 -5,4
Solde courant / PIB (%) 0,8 -5,1 -6,1 -6,0
Dette publique / PIB (%) 89,4 82,4 80,3 81,3

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Relative diversification économique
  • Accords de libre-échange avec l’Amérique centrale et les Etats-Unis (CAFTA-DR), ainsi qu’avec le Mexique et l’UE, et membre de l’union douanière avec le Guatemala et le Honduras, et avec la Corée du Sud
  • Démographie forte

POINTS FAIBLES

  • Forte criminalité et insécurité liées au trafic de drogue
  • Manque de ressources naturelles
  • Vulnérabilité climatique et sismique
  • Insuffisance des infrastructures et de l’investissement
  • Dépendance envers les Etats-Unis (première destination des exportations et principale source de remises des expatriés)
  • Fragilité structurelle des comptes publics et extérieurs
  • Inégalités et pauvreté importantes

Appréciation du risque

Le contexte mondial pèse sur l’activité

La croissance du pays est fortement affectée par la détérioration de l’environnement économique mondial. La hausse des prix des matières premières et le ralentissement de l’activité aux Etats-Unis, principal partenaire commercial et pourvoyeur de remises migratoires, sont autant de freins à l’activité. Bien que moins dynamiques, ces remises (24% du PIB en 2020) devraient rester la principale source de revenu des ménages grâce à un taux de chômage encore faible aux Etats-Unis. Elles ne permettront toutefois pas de compenser la perte de pouvoir d’achat causée par la hausse de l’inflation. Par conséquent, la dynamique de la consommation privée, principal pilier de la reprise à la suite de la pandémie, devrait s’infléchir. Dans un contexte d’économie dollarisée, la banque centrale manque d’outils pour lutter contre l’inflation, favorisant plutôt des outils fiscaux comme la baisse des taxes sur les carburants, ainsi que la diminution des droits de douane à l’importation sur les produits de base. Cette baisse des recettes devrait porter un nouveau coup à la consommation publique déjà contrainte par les difficultés de financement et une exécution budgétaire faible (seulement 60% des investissements publics prévus pour 2021 réalisés sur l’année). L’investissement privé souffrira du manque de confiance des investisseurs dans la politique du gouvernement, notamment après l’adoption très critiquée de la loi sur le Bitcoin en septembre 2021, et les relations tendues avec les Etats-Unis. Dans les maquilas (textile, habillement, électronique), principales destinations de ces investissements, la hausse du coût des intrants pèsera sur la production. Le secteur de la construction sera le plus touché par cette hausse des coûts de production. Le secteur agricole restera, pour sa part, largement exposé et peu résilient face au risque climatique.

 

Faiblesse des comptes publiques et courant

Alors que la dette salvadorienne était déjà largement supérieure à celle de ses voisins, la pandémie et la guerre en Ukraine n’ont fait qu’accroître la différence, accentuée par les doutes des investisseurs sur la politique budgétaire du gouvernement qui ont alourdi la charge d’intérêt. Les mesures mises en place pour minimiser l’impact inflationniste du conflit russo-ukrainien devraient pousser le déficit public à la hausse, malgré la baisse prévue dans le budget 2022. Le prix des obligations à échéance la plus courte émises par le gouvernement a atteint des records à la baisse avec des taux d’intérêt atteignant 23% en septembre 2021, et estimés à 30% en mai 2022, si une autre émission avait lieu. Pour contourner cette contrainte, le gouvernement a envisagé l’émission d’obligations en bitcoin. Prévue pour mars 2022, l’émission a été remise, sans autre date annoncée, face à la chute du cours de la monnaie digitale depuis le début d’année. Vivement critiquée par les organisations internationales, l’adoption du bitcoin comme seconde monnaie officielle bloque les négociations avec le FMI en vue d’obtenir une Facilité élargie de crédit de USD 1,3 milliards qui pourrait refinancer une partie de la dette à moindre taux d’intérêt. Les financements des autres organisations multilatérales (Banque Mondiale, BCIE) pourraient également être affectés par la hausse des tensions avec les Etats-Unis. Dans ce contexte, le risque d’un financement par les réserves de change de la banque centrale, utilisées pour financer une partie des aides à la population pendant la pandémie, existe. En l’absence d’accord avec le FMI, la possibilité d’un défaut sur les obligations arrivant à échéance en 2023 ne peut être écartée.

 
Du point de vue des comptes extérieurs, le déficit courant devrait s’accroitre. Le déficit de la balance des biens augmentera face à la moindre dynamique des exportations, affectées par le ralentissement de la demande américaine, notamment pour les produits textiles, en plastique ou caoutchouc. La facture des importations devrait considérablement augmenter avec la hausse du coût des matières premières et des intrants manufacturiers. Les remises des expatriés ne pourront que limiter le creusement du déficit courant. Ce déficit ne sera pas compensé par les investissements directs étrangers qui resteront fébriles. Cela pèsera sur les réserves de change, déjà fragilisées, qui ne représentaient plus qu’un peu moins de deux mois d’importations en mai 2022. L’adoption du bitcoin comme monnaie officielle, à côté du dollar, fait aussi peser un risque sur ces réserves, avec le besoin d’assurer sa convertibilité en dollar.

 

Fin des affrontements entre les branches du pouvoir, mais tensions accrues avec l’extérieur

Depuis son élection à la présidence en février 2019, l’ancien outsider Nayib Bukele bénéficie d’une large popularité au sein de la population grâce à un discours populiste axé sur la sécurité. Son parti nouvellement créé, Nuevas Ideas, a obtenu une large majorité aux élections de février 2020 avec 56 sièges sur 84, auxquels s’ajoutent les 5 sièges détenus par le parti allié Gran Alianza por la Unidad Nacional. Cette victoire du parti présidentiel a permis de mettre fin à l’affrontement entre le président et le parlement après de vives tensions au cours de l’année 2019. Cependant, des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer la mainmise du président sur les différentes branches du pouvoir. Le vote par l’Assemblée de la destitution des juges de la Cour suprême pour les remplacer par des officiels plus proches du pouvoir exécutif en mai 2021, ainsi que le projet de réforme constitutionnelle en septembre 2021 concentrent les critiques. Ces dernières ont été relayées par l’administration Biden qui a mis en place en septembre 2021 des sanctions contre certains officiels jugés portant atteinte à la démocratie. Le soutien de l’administration Bukele à la Russie dans le conflit russo-ukrainien n’a fait qu’accroître ces tensions. Dans ce contexte, un rapprochement a été entrepris avec la Chine en mai 2021 avec un accord de coopération bilatéral incluant des investissements à hauteur de USD 500 millions.

 

Dernière mise à jour : Juillet 2022

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