Trinité et Tobago

Amérique du Sud

PIB / Habitant ($)
19718,2 $
Population (en 2021)
1,4 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
A4
Précédemment
B
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Importantes réserves d’hydrocarbures, notamment de gaz ; onzième exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (2022)
  • Industrie pétrochimique (3ème exportateur mondial de méthanol, 1ier pour l’ammoniac) appuyée sur la production gazière
  • Destination touristique attractive
  • Taille importante du fonds souverain (autour de 19 % du PIB) et des réserves de change équivalent à 7,2 mois d’importations
  • Pays leader du Caricom (Communauté des Caraïbes)

Points faibles

  • Sur la liste européenne des « juridictions fiscales non coopératives » depuis 2021
  • Une économie peu diversifiée en raison d’une dépendance aux revenus gaziers et pétrochimiques
  • Action publique peu efficace
  • Criminalité amplifiée par le transit de la drogue
  • Répartition très inégale des revenus générés par les hydrocarbures (20% de la population vit sous le seuil de pauvreté)
  • Tensions entre afro-trinidadiens et indo-trinidadiens

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
34%
Europe
17%
Chine
5%
Guyana
5%
Maroc
4%

Import des biens en % du total

États-Unis d'Amérique 43 %
43%
Europe 16 %
16%
Chine 8 %
8%
Brésil 4 %
4%
Canada 3 %
3%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance économique qui continue de gagner du terrain

La croissance économique, revenue en 2022, après six années de récession, s’est consolidée en 2023. Elle a été tirée par le secteur non énergétique, qui a enregistré une croissance de 3,0 %. Notamment stimulé par le commerce, l'industrie manufacturière et la construction, il a compensé la contraction de 0,6 % observée dans le secteur énergétique. En 2024, la croissance devrait légèrement accélérer, une nouvelle fois principalement soutenue par le secteur non énergétique, mais aussi les nouveaux développements dans les hydrocarbures. Plus particulièrement, le secteur non énergétique sera soutenu par une augmentation des dépenses d’investissement principalement liées aux infrastructures. Les privatisations déjà en cours, telles que celle des opérations portuaires dans la capitale, devraient également stimuler l'investissement. Le secteur énergétique restera, quant à lui, volatile, avec un épuisement des réserves de gaz et de pétrole entrainant une sous-utilisation des capacités de liquéfaction et pétrochimiques. Bien que l'accord de licence avec le gouvernement vénézuélien pour l’exploitation du champ gazier Dragon, situé dans les eaux vénézuéliennes, et le transport de son gaz par conduit jusqu’à l’archipel, devrait améliorer l'approvisionnement énergétique, la réimposition de sanctions américaines contre le Venezuela en avril 2024 introduit un risque. Cependant, le risque de révocation par le Trésor américain de la licence de négociation (expirant en octobre 2025) entre Trinité-et-Tobago et le Venezuela – qui pourrait chercher à renégocier les termes de l’accord – devrait demeurer faible.

L'expansion économique sera également alimentée par une demande intérieure plus allante, favorisée, dans un premier temps, par la croissance robuste des dépenses publiques. Celle-ci sera surtout liée à l’augmentation de 17 % du salaire minimum dans le budget de l’année fiscale 2024. La diminution du chômage (taux de chômage de 3,2 % au troisième trimestre 2023 contre 4,6 % en 2022) et la réduction de l'inflation (inflation mensuelle de 0,8 % en mars 2024) soutiendront également la consommation privée. En effet, la désinflation, principalement en raison du ralentissement de la hausse des prix alimentaires, et les taux d’intérêt toujours bas, alimenteront la consommation privée. Toutefois, une remontée des prix de l’énergie est toujours possible. En outre, la saison des pluies au deuxième semestre, ajoutée au retour de La Niña, devrait remédier à la sécheresse et améliorer l'approvisionnement alimentaire. La politique monétaire accommodante entamée au début de la récession, avec un taux directeur de la banque centrale maintenu à 3,5 % depuis mars 2020, devrait être conservée jusqu’à fin 2024.

Des comptes tributaires de l’énergie

L’excédent courant a diminué en 2023 en raison d’un ralentissement des exportations d’hydrocarbures, sous l’effet conjugué de la baisse des prix mondiaux et de la réduction des volumes, alors que la demande en importations retrouvait de la vigueur. En 2024, il devrait légèrement diminuer. Cette baisse sera encore principalement attribuée à la diminution des recettes d’exportation énergétiques. Il est peu probable que la production d'hydrocarbures se redresse, en raison des délais associés au développement de projets tels que le champ gazier offshore Dragon, dont la production ne débutera pas avant 2025. Des discussions sont en cours entre Shell (champ de Loran-Manatee), BP (champ Manakin-Coquina) et les gouvernements du Venezuela et de Trinité-et-Tobago, pour le développement et la mise en exploitation de ces champs transfrontaliers, dont la production serait transportée vers la Trinité par gazoducs. Par ailleurs, les bénéfices rapatriés par les sociétés étrangères du secteur énergétique devraient contribuer au maintien du déficit des revenus primaires. Enfin, la reprise progressive du tourisme entraînera une baisse du déficit des services alimenté par la facturation des prestations étrangères dans les hydrocarbures. Les confortables excédents courants et réserves de change devraient permettre de limiter les pressions sur le dollar trinidadien et son ancrage au dollar, malgré le différentiel de taux d’intérêt avec la Fed.

Après son exceptionnel et léger excédent de 2022, le solde public a retrouvé un déficit en 2023 en raison du repli des recettes énergétiques (31% du total). En 2024, le déficit public devrait se creuser. Cette détérioration sera moins due à une nouvelle baisse des recettes énergétiques– qu’à l’augmentation des dépenses d’investissement (augmentation de 64 % des dépenses en capital et immobilisations) avant les élections générales prévues en 2025. Des mesures structurelles visent à favoriser le développement du secteur non énergétique pour réduire la sensibilité des comptes publics à l'évolution des prix de l'énergie. Le budget de 8,8 milliards de dollars USD pour l'année budgétaire 2023-2024 table, notamment, sur le maintien des cours du pétrole à 85 USD le baril et du gaz à 5 USD le MMBtu. Les dépenses seront principalement allouées à l'éducation et à la formation (14 %), la santé (12 %), la sécurité nationale (12 %) et le développement social (9 %). Le budget prévoit une augmentation de 17 % du salaire minimum, le portant de 17,50 à 20,50 USD de l'heure, et explore des incitations fiscales et offres de superficies pour stimuler l’exploration pétrolière et gazière. Enfin, bien qu'une légère augmentation du ratio de dette publique (domestique pour 82 % et extérieure pour 18 %) au PIB soit prévue, il restera en-dessous de l'objectif de 75 % du PIB fixé par les autorités en matière d'endettement.

Stabilité politique et institutionnelle malgré la criminalité et la confrontation ethnique

Le Mouvement national du peuple (PNM) a de nouveau obtenu une majorité absolue au Parlement (22 sièges sur 41) lors des élections de 2020, permettant à son représentant Keith Rowley de conserver son poste de premier ministre. Les prochaines élections sont prévues en décembre 2025. Les tensions se sont accrues entre le gouvernement central et l’Assemblée de Tobago (THA), organe législatif chargé de gérer les affaires locales de l’île autonome de Tobago et de contribuer à son développement. Ces tensions résultent principalement des désaccords concernant l’autonomie administrative de l’île. Elles ont été accentuées par la prise de contrôle du THA par le Parti du peuple de Tobago avec 14 sièges sur 15 lors des élections régionales de décembre 2021, mettant un terme à plus de deux décennies de domination du PNM. Par ailleurs, la criminalité élevée persistante, notamment en lien avec les homicides et le transit de drogue par l’archipel, constitue un défi majeur susceptible d’influencer le prochain scrutin. Le principal parti d’opposition, le Congrès National Uni (UNC), devrait s’opposer aux tentatives du gouvernement visant à accélérer les procédures judiciaires et à introduire une législation dissuasive contre les crimes violents. Les tensions sociales, exacerbées par des clivages ethniques entre les Afro-Trinidadiens (électorat traditionnel du PNM, 34 % de lla population) et les Indo-Trinidadiens (électorat de l’opposition de centre-gauche incarnée par l’UNC, 35 %), pourraient aussi prendre de l’ampleur.

Dernière mise à jour : mai 2024

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