

France
Synthèse
principaux Indicateurs économiques
2020 | 2021 | 2022 (e) | 2023 (f) | |
---|---|---|---|---|
Croissance PIB (%) | -8,0 | 7,0 | 2,5 | 0,3 |
Inflation (moyenne annuelle, %) | 0,5 | 1,6 | 5,9 | 5,0 |
Solde public / PIB (%) | -9,0 | -6,5 | -5,0 | -5,6 |
Solde courant / PIB (%) | -2,5 | -0,8 | -2,0 | -1,7 |
Dette publique / PIB (%) | 115,0 | 112,8 | 111,7 | 112,2 |
(e) : Estimation (p) : Prévision
POINTS FORTS
- Qualité des infrastructures
- Main d’œuvre qualifiée et productive, démographie dynamique
- Puissance touristique
- Groupes internationaux compétitifs (aéronautique-spatial, énergie, environnement, pharmacie, luxe, agroalimentaire, distribution)
- Puissance agricole mondiale
- Niveau élevé d’épargne
POINTS FAIBLES
- Nombre insuffisant d’entreprises exportatrices, perte de compétitivité et de parts de marché. Déficit commercial structurel.
- Désindustrialisation avancée, niveau de gamme relativement faible, efforts d’innovation insuffisants.
- Faible taux d’emploi des jeunes et des seniors.
- Faible efficacité des dépenses publiques et poids élevé des prélèvements obligatoires
- Endettement (public et privé) élevé et croissant.
Appréciation du risque
Stagnation de l’activité et inflation persistante
L’économie ralentira fortement en 2023, du fait de l’atonie de la demande domestique dans un contexte d’inflation persistante. Si la limitation de la hausse des prix du gaz et de l’électricité (bouclier énergétique) a permis au pays d’afficher l’inflation la plus faible de l’Union Européenne sur l’ensemble de l’année 2022, la levée de la remise carburants et la hausse de 15% des tarifs de l’électricité et du gaz au 1er janvier 2023 alimenteront les tensions inflationnistes, qui ne se réduiront qu’au second semestre. Les hausses de salaire (+3,7% a/a au troisième trimestre 2022) et les mesures de soutien (chèque carburant, indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, revalorisation automatique du SMIC) ne permettant pas de compenser totalement la hausse des prix, les ménages verront leur pouvoir d’achat diminuer. Dans un environnement incertain propice à l’épargne de précaution, la consommation des ménages enregistrera ainsi un coup d’arrêt. En parallèle, ces derniers réduiront leur investissement en immobilier, en raison de la nette remontée des taux d’intérêt. Le durcissement des conditions de financement affectera également considérablement les entreprises, qui devront faire face à une moindre demande, alors même que leurs coûts de production continueront d’augmenter (accélération des salaires, arrivée progressive à échéance des contrats d’énergie à tarifs fixes, remboursement des PGE). Dans ces conditions, malgré un net ralentissement de l’investissement et des embauches, les marges et la trésorerie des entreprises seront sous tension. Les défaillances d’entreprises, qui ont commencé à rebondir en 2022 après deux années de chiffres historiquement bas, continueront d’augmenter et dépasseront vraisemblablement leur niveau d’avant la pandémie en 2023. Si la hausse des importations sera limitée par l’atonie de la demande domestique, les exportations seront entravées par la stagnation de l’activité dans les principaux pays partenaires. Aussi la contribution du commerce extérieur devrait-elle être nulle.
Déficit public toujours élevé du fait des mesures de soutien
Après s’être fortement creusé du fait de la pandémie puis des mesures prises pour parer aux conséquences de la guerre en Ukraine, le déficit public restera important en 2023. L’augmentation des recettes fiscales, permise par la taxation des bénéfices réalisés par les producteurs lorsqu’ils vendent l'électricité au-dessus d’un certain prix selon la technologie (11 milliards d’euros, soit 0,4% du PIB), devrait rester inférieure à celle des dépenses. Celles-ci seront tirées par la poursuite des mesures de lutte contre l’inflation, dont le coût s’alourdira un peu plus (60 milliards d’euros), et par les hausses de salaires des fonctionnaires, en lien avec l’inflation élevée. Dans le même temps, la charge d’intérêts continuera de croître dans le sillage des taux et de l’inflation. Aussi la dette publique restera-t-elle très élevée et sa soutenabilité sera l’un des principaux enjeux à moyen terme.
Le déficit courant restera important en 2023, en raison d’une facture énergétique toujours aussi élevée. Celle-ci continuera de contribuer largement au déficit de la balance des biens (5% du PIB sur les 9 premiers mois 2022). L’excédent de celle des services (2,3% du PIB), historiquement élevé en 2022 grâce à la reprise du tourisme et, surtout, au transport maritime dont les taux de fret ont atteint des records avant de retomber en fin d’année, devrait se réduire en 2023. Le déficit courant est essentiellement financé par les émissions de dette ou, dans une moindre mesure, d’actions cotées qu’achètent des non-résidents. Fin 2021, ceux-ci détenaient 48 % des titres émis par les administrations publiques, et plus de la moitié de ceux émis par les sociétés non-financières (57%) et les banques françaises (69%).
En l’absence de majorité absolue pour le Président Macron, le risque d’instabilité politique est élevé
Au pouvoir depuis 2017, le Président Macron, du parti de centre-libéral La République En Marche (LaREM), a été réélu pour un second mandat en avril 2022. S’il l’a une nouvelle fois emporté au second tour face à Marine Le Pen, du Rassemblement National (RN, extrême droite), le score a été cette fois nettement plus serré (58,5%-41,5%, contre 66%-34% en 2017). Lors des élections législatives qui ont suivi deux mois plus tard, son parti n’a remporté que 170 sièges sur 577 à l’Assemblée Nationale. Son alliance avec deux autres partis de centre-droit ne lui permettant de rassembler que 250 sièges au total, le gouvernement sera contraint de négocier des accords sur chaque réforme, ou de la faire adopter sans vote de l’Assemblée Nationale mais en s’exposant à une possible motion de censure. Les deux principales forces d’opposition sont le RN (88 députés) et l’alliance de gauche NUPES (149 sièges, dont 74 pour le parti d’extrême-gauche LFI). Toutes deux ayant déposé de nombreuses motions de censure contre le gouvernement fin 2022, Les Républicains (droite, 62 sièges) auront un rôle central à la fois pour l’approbation des réformes mais aussi en ce qui concerne la continuité du gouvernement en cas de nouvelles motions de censure (jusqu’à présent constamment rejetées). En cas d’impossibilité à faire passer certaines réformes, le Président Macron pourrait également lui-même dissoudre l’Assemblée Nationale et convoquer de nouvelles élections législatives. Dans cette configuration d’absence de majorité absolue pour le Président de la République, le risque d’instabilité politique et sociale est nettement accru, et aucun scénario ne peut être écarté.
Dernière mise à jour : Février 2023
Paiement
La carte bancaire est aujourd’hui le moyen de paiement le plus répandu en France, malgré l’utilisation fréquente des chèques. En termes de valeur, les chèques et les virements restent les moyens de paiement les plus prisés.
Si un chèque n’est pas payé dans un délai de 30 jours après la date de première présentation, le bénéficiaire peut immédiatement obtenir un titre exécutoire (sans autre acte de procédure ni frais supplémentaires). Celui-ci peut être délivré sur présentation d’un certificat de non-paiement remis par la banque du tiré après une deuxième présentation infructueuse du chèque et dès lors que le débiteur n’a pas présenté de preuve de paiement dans un délai de 15 jours suivant la réception d’une mise en demeure de payer signifiée par voie d’huissier (article L.131-73 du Code monétaire et financier).
La lettre de change est un moyen de paiement nettement moins répandu. Toutefois, si le nombre d’opérations concernées décroît progressivement, la valeur totale des règlements reste élevée. Les lettres de change restent une solution attrayante pour les sociétés : elles peuvent être déposées à l’escompte ou transférées et constituent donc une source intéressante de financement à court terme. En outre, les bénéficiaires peuvent s’appuyer sur les lettres de change pour engager des poursuites conformément au droit cambiaire, et celles-ci conviennent particulièrement aux paiements échelonnés.
Les virements bancaires servant à effectuer des paiements nationaux et internationaux peuvent être réalisés via le réseau électronique SWIFT utilisé par le système bancaire français. SWIFT fournit une plateforme fiable permettant des paiements rapides entre clients et fournisseurs sous réserve d’une confiance mutuelle. De plus, la France fait partie de l’espace unique de paiements en euros (SEPA).
Recouvrement des créances
Sauf mention contraire dans les conditions générales de vente ou accord entre les parties, le paiement intervient 30 jours après la date de réception des biens ou services demandés. Le contrat doit stipuler le taux d’intérêt et les conditions applicables. À défaut, le taux d’intérêt utilisé par la Banque centrale européenne lors des dernières opérations de refinancement s’applique. Le taux applicable aux premier et deuxième trimestres de l’année concernée correspond aux taux en vigueur depuis le 1er janvier et le 1er juillet, respectivement.
Phase amiable
Durant cette phase, le créancier et le débiteur entrent directement en contact pour chercher une solution amiable qui leur permettrait d’éviter un procès. Tous les documents signés entre le débiteur et son créancier (tels que les contrats et factures) sont examinés. Le cas échéant, le débiteur peut bénéficier d’un délai prolongé pour payer ses dettes. Ce délai peut être négocié dès lors que les parties se sont mises d’accord pour trouver une solution amiable.
Procédure judiciaire
Injonction de payer
Dès lors qu’une créance résulte d’un engagement contractuel et qu’elle est liquide et certaine, les créanciers peuvent engager une procédure d’injonction de payer. Ce système flexible repose sur l’utilisation de formulaires pré-imprimés et n’oblige pas les demandeurs à porter l’affaire devant le tribunal d’instance ou le tribunal de commerce compétent (dont la juridiction correspond à la circonscription dans laquelle se situe le siège du débiteur). En recourant à cette procédure, les créanciers peuvent obtenir rapidement une ordonnance du juge signifiée par ministère d’huissier. Le défendeur dispose ensuite d’un délai d’un mois pour contester.
Procédure accélérée
Le référé-provision permet aux créanciers de recouvrer leurs créances rapidement. Si le débiteur ne comparaît pas ou n’est pas représenté durant le procès, un jugement par défaut peut être prononcé. Le tribunal rend une décision quelques jours après l’audience (généralement dans un délai de 7 à 14 jours, voire le jour même). Sa juridiction se limite aux dettes qui ne sont pas sérieusement contestables. Si des questions importantes se posent concernant l’étendue de la dette, le juge des référés n’est pas compétent pour rendre une décision favorable. Les jugements peuvent être exécutés immédiatement, même si le débiteur fait appel.
Si le cas est litigieux, le juge des référés évalue le bien-fondé de l’affaire. Le cas échéant, le juge peut alors décider de relever d’office son incompétence à juger l’affaire. Selon sa décision concernant la validité du cas, il peut alors inviter le plaignant à saisir la justice en suivant les procédures judiciaires officielles.
Procédure ordinaire
Ce type de procédures officielles permettent au tribunal de reconnaître la validité d’une demande. Cette procédure relativement longue peut s’étendre au-delà d’un an en raison de l’importance accordée à sa nature contradictoire et des nombreuses étapes qu’elle comporte. Ces différentes étapes comprennent la présentation des pièces justificatives, des prétentions écrites des parties, l’examen des preuves, des suspensions d’audience à des fins de délibération et, en dernier lieu, des audiences de plaidoirie.
La procédure est engagée à la suite d’une assignation en justice remise au débiteur 15 jours avant la première audience de procédure. Au cours de celle-ci, le tribunal fixe un délai pour l’échange des plaidoiries et des documents. Les décisions rendues ne font pas toujours l’objet d’une exécution immédiate : elles doivent d’abord être signifiées au débiteur. Elles peuvent également être réexaminées en appel.
Exécution d’une décision de justice
Sauf en cas d’exécution provisoire, si aucun appel n’est formé dans un délai d’un mois, l’exécution intervient dans un délai de 10 ans après la notification du verdict. L’exécution forcée peut être demandée si le débiteur ne respecte pas le jugement. L’obligation de paiement peut être mise en œuvre au moyen d’une saisie des comptes bancaires ou des avoirs, ou par l’intermédiaire d’un tiers qui doit de l’argent au débiteur (saisie-attribution).
Concernant l’application des sentences étrangères, la France a adopté des mécanismes d’exécution applicables aux décisions de justice rendues par d’autres pays membres de l’Union européenne. Ces mécanismes comprennent l’injonction de payer et le titre exécutoire européens. Les décisions rendues par les pays hors UE peuvent être reconnues et exécutées sous réserve que le pays d’émission ait conclu un accord bilatéral ou multilatéral avec la France. À défaut d’un tel accord, les demandeurs devront demander l’exequatur en France.
Procédure d’insolvabilité
La législation française en matière d’insolvabilité prévoit six procédures visant à entreprendre une restructuration ou à éviter la cessation de paiements. Il s’agit soit de procédures assistées soit de procédures contrôlées par le tribunal.
Procédures assistées
Il peut s’agir de mandats ad hoc ou de procédures de conciliation. Ces procédures amiables et informelles, pendant lesquelles le débiteur ne peut être contraint de conclure un accord de restructuration, permettent à la société de poursuivre son activité. Le droit des contrats prévaut pendant toute la durée des négociations. La procédure se déroule en présence d’un mandataire ad hoc ou d’un conciliateur chargé d’aider le débiteur à trouver un accord avec ses créanciers. Ces procédures sont confidentielles mais l’issue de la conciliation peut être rendue publique si le débiteur obtient l’accord du tribunal de commerce. Néanmoins, les conditions de l’accord demeurent confidentielles et sont divulguées aux signataires uniquement.
Procédures contrôlées
Les quatre types de procédures contrôlées par le tribunal sont le redressement judiciaire, la liquidation judiciaire, la sauvegarde, et la sauvegarde financière accélérée (SFA).
Dans le cadre de ces procédures, toute action préalable est automatiquement suspendue. Les créanciers sont tenus de fournir une preuve de leurs créances dans les deux mois suivant la publication du jugement d’ouverture. Cette période est étendue à quatre mois pour les créanciers situés hors de France. Les créances postérieures à l’ouverture de la procédure ont la priorité par rapport aux créances antérieures à celle-ci. Le tribunal peut exclure certains types de transactions, si celles-ci ont été effectuées pendant une période de durcissement (avant le jugement d’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire).
Dans le cadre des procédures contrôlées, le degré d’implication du conciliateur désigné par le tribunal peut varier d’un cas à l’autre. Durant les procédures de sauvegarde et de SFA, le débiteur n’est pas dessaisi, mais si aucun redressement n’est possible, le tribunal peut décider de ne pas maintenir les dirigeants en fonction. Le rôle des dirigeants est particulièrement réduit dans les cas de liquidation judiciaire, car la société débitrice cesse généralement toute activité. Néanmoins, le tribunal peut autoriser la société à poursuivre son activité sous la surveillance d’un liquidateur judiciaire qu’il aura lui-même désigné.
