Etudes économiques
Turkménistan

Turkménistan

Population 6,2 millions
PIB par habitant 10 111 $US
D
Evaluation des risques pays
E
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 0,8 6,2 1,8 2,3
Inflation (moyenne annuelle, %) 10,0 21,0 11,5 6,8
Solde public / PIB (%) -1,4 -0,3 1,0 0,5
Solde courant / PIB (%) 0,5 0,6 6,0 6,0
Dette publique / PIB (%) 15,4 13,0 10,0 8,0

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Quatrième plus grande réserve de gaz naturel au monde (près de 10% du total)
  • Position stratégique en Asie centrale et entre la Chine, d’une part, et la Russie et l’Europe, via la mer Caspienne, d’autre part
  • Des comptes publics sains et un faible niveau d’endettement
  • Obtention du statut d’observateur auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en juillet 2020, avec l’intention d’entamer les négociations d’adhésion d’ici 2025

POINTS FAIBLES

  • Forte dépendance vis-à-vis des hydrocarbures (60 % des exportations, 33 % pour le seul gaz, en 2021)
  • Forte dépendance vis-à-vis de la Chine (qui reçoit près de 75% des exportations de gaz)
  • Faible part du secteur privé, structures de marché anticoncurrentielles (monopoles d’État dominant l’économie, gestion du crédit et des investissements)
  • Climat des affaires très difficile, restrictions et contrôles stricts du commerce, des prix et des taux de change qui entravent l’IDE
  • Infrastructures médiocres (en particulier les transports et la santé) et connectivité régionale sous-développée
  • Gouvernance faible (corruption, autoritarisme, répression, politisation du système judiciaire, opacité du système statistique)
  • Frontière poreuse avec l’Afghanistan (présence des talibans) et faibles ressources militaires

Appréciation du risque

La croissance économique est soutenue par les ventes de gaz

En 2022, en raison de la guerre en Ukraine et de ses répercussions sur les principales importations du Turkménistan (fer, acier, machines, véhicules), la croissance économique ralentira modestement. Le principal moteur de l’économie sera les exportations de gaz naturel. Malgré le ralentissement causé par les mesures strictes de confinement en Chine, son principal partenaire commercial, la hausse des prix de l’énergie permettra de soutenir la valeur des exportations. Cependant, le projet d’augmentation des exportations de gaz vers la Chine, à travers la livraison de la quatrième branche (« ligne D ») du gazoduc Asie centrale-Chine, sera difficilement réalisable en 2022. Néanmoins, il pourrait être accéléré après que la Chine ait exprimé son intérêt pour une augmentation des importations de gaz turkmène afin de compenser la perte de combustible en provenance d’Australie. Le 20 mai 2022, un accord sur la fourniture de gaz turkmène au Kazakhstan a été signé. Parallèlement, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont annoncé souhaiter augmenter leurs importations de gaz turkmène via l’Iran. Ces accords pourraient permettre soit d'augmenter la production gazière du pays, soit de compenser les pertes potentielles en cas de baisse de la demande chinoise (due à la politique de zéro-COVID). Au cours des premiers mois de 2022, la plupart des biens de base auraient connu une déflation, probablement due à des effets de base très élevés en 2021, lorsque le pays a connu une flambée des prix des biens importés en raison d’obstacles logistiques liés à la COVID-19. Toutefois, la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires soutiendra la croissance des prix, qui sera positive sur l’année, mais limitée par des contrôle de prix. La Banque centrale (CBT) ne publie pas de taux d'intérêt officiel actualisé et, compte tenu du sous-développement du secteur bancaire, la politique monétaire a peu d'impact sur l'économie. Les autorités appliquent une parité officielle égale à Manat3.5:USD1, mais l'accès aux devises étrangères à ce taux est restreint, ce qui donnait lieu à un taux sur le marché noir de Manat29.9:USD1 en 2021. En mai 2020, le président a ordonné que 100 % (contre 50 % auparavant) des devises étrangères entrant au Turkménistan soient transférées au Fonds de stabilisation, le fonds souverain, échangées au taux officiel. Il n'existe pas de données vérifiables sur les réserves internationales, mais ces dernières doivent pouvoir soutenir la monnaie, du fait de leur abondance grâce aux ventes de gaz naturel, et aux dépenses limitées du gouvernement.

 

Des comptes budgétaires et extérieurs équilibrés

Les principales priorités du gouvernement, en 2022, seront de maintenir la stabilité des prix, la sécurité alimentaire, et de stimuler les exportations. Début juin, Serdar Berdymukhamedov, le président, a annoncé que le gouvernement allait allouer 300 millions de dollars à la sécurité alimentaire, dont la moitié au soutien des producteurs nationaux. Le gouvernement souhaite aussi davantage réduire le volume des denrées alimentaires importées. Bien que cette mesure puisse alléger les pressions inflationnistes, elle pourrait entraîner des pénuries en raison d’une planification agricole nationale inefficace et de conditions météorologiques défavorables. Ainsi, les dépenses augmenteront, mais le déficit budgétaire se réduira légèrement, car le gouvernement attend davantage de recettes des taxes sur les exportations et des droits d'accise. Le passage à un budget équilibré sera une priorité politique à partir de 2022-23, car le gouvernement cherche à limiter la dette extérieure, pourtant extrêmement faible (20% du PIB en 2021, environ 5 % du PIB pour sa part publique). Même si l'excédent commercial diminuera légèrement en 2022, les importantes exportations de gaz naturel et la politique de substitution des importations permettront presque d’atteindre l’équilibre du compte courant.

 

Le pays sort de son autarcie : signature d’accords bilatéraux

Après que le président sortant Gurbanguly Berdimuhamedow a  démissionné, Serdar Berdymukhamedov, son fils, a remporté l'élection présidentielle anticipée le 12 mars 2022 avec 72,97 % des voix, sans opposition significative. Le président s'est rendu en Iran, le 14 juin, où plusieurs accords, visant à diversifier les acheteurs d'énergie, et stimuler la production conjointe de gaz naturel et de pétrole dans la mer Caspienne, ont été signés. Ces derniers mois, l'oléoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI) a été placé en tête des priorités de sa politique étrangère. Le projet a connu un regain d'intérêt à la suite de réunions bilatérales entre des représentants turkmènes et leurs homologues indiens et pakistanais. Toutefois, le projet ne devrait pas connaitre de progrès significatifs en 2022 en raison d'un manque de financement et de l'incertitude entourant la situation sécuritaire afghane. Le pays cherche à renforcer sa coopération avec la Turquie qui souhaite accroître ses investissements au Turkménistan et exploiter ses vastes ressources naturelles. Avec l’Ouzbékistan, plusieurs accords ont récemment été signés ; un accord portant sur la gestion, la protection et l’usage raisonné des eaux du fleuve de l’Amou Darya, ainsi que des accords commerciaux (d’une valeur de 450 millions de dollars) dans les secteurs automobile, électronique et textile, avec l’objectif de porter les échanges bilatéraux à 2 milliards de dollars par an (contre 880 millions de dollars en 2021). Enfin, le pays a finalisé la construction de la ligne ferroviaire Aqineh-Andkhoy en territoire afghan, interrompue pendant la pandémie. Ce segment de 30 km permettra de relier le réseau ferroviaire chinois au port de Turkmenbashi sur la mer Caspienne. Toutefois, la coopération régionale a été secouée le 21 juillet, puisque le Tadjikistan et le Turkménistan ont refusé de signer un traité engageant tous les pays d’Asie Centrale à "l'amitié, au bon voisinage et à la coopération". La seule raison fournie : les deux pays souhaitent, au préalable, « (avoir) achevé toutes les procédures internes ». 

 

Dernière mise à jour : Août 2022

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