Etudes économiques
Bangladesh

Bangladesh

Population 166,7 millions
PIB par habitant 2 498 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%)* 3,4 6,9 7,2 6,0
Inflation (moyenne annuelle, %)* 5,6 5,6 6,1 8,0
Solde public / PIB (%)* -4,8 -3,6 -5,1 -5,5
Solde courant / PIB (%) -1,5 -1,1 -4,1 -3,8
Dette publique / PIB (%) 34,2 35,5 37,5 37,2

(e) : Estimation (p) : Prévision * année fiscale 2023 : juillet 2022 - juin 2023

POINTS FORTS

  • Un secteur de l'habillement compétitif grâce à une main-d'œuvre relativement bon marché
  • Importants transferts de fonds des travailleurs expatriés, principalement depuis les États du Golfe.
  • L'aide internationale permet de couvrir les besoins de financement
  • Niveau modéré de la dette publique
  • Démographie favorable : un tiers des Bangladais ont moins de 15 ans.
  • Amélioration de l'inclusion financière grâce à la microfinance et aux services mobiles

POINTS FAIBLES

  • Économie vulnérable aux évolutions de la concurrence mondiale dans le secteur du textile et aux changements survenant dans les pays du Conseil de coopération du Golfe
  • Revenu par habitant très bas et faible participation des femmes, malgré les progrès accomplis
  • Tensions politiques, religieuses et sociales récurrentes et croissantes
  • Environnement des affaires défectueux et manque d'infrastructures
  • L'un des pays les plus vulnérables aux risques climatiques : catastrophes naturelles récurrentes (cyclones, violentes inondations, glissements de terrain) entraînant d'importants dégâts et la perte des récoltes
  • Secteur bancaire fragile : nombreux prêts non productifs dans les bilans des banques

Appréciation du risque

La croissance devrait s'accélérer

La croissance devrait s'accélérer au cours de l'exercice 2022, mais des vents contraires devraient persister en raison de la lenteur de la vaccination. Le pays s'appuie sur le programme COVAX, qui a connu des pénuries de doses de vaccin. Cela retardera l'immunité collective et poussera probablement le gouvernement à prendre des mesures strictes pour contenir l’épidémie. Cela dit, les exportations (12 % du PIB) ont rebondi au cours de l'exercice 2021 et devraient augmenter pour atteindre les niveaux pré-COVID grâce à une demande robuste de la part des principaux partenaires commerciaux, en particulier pour l'industrie textile, qui représente 80 % des exportations et 20 % du PIB. Toutefois, la hausse des coûts de transport et des matières premières pourrait freiner la reprise. Les envois de fonds des travailleurs expatriés devraient continuer à soutenir la croissance de la consommation privée (69 % du PIB), mais devraient ralentir, compte tenu des chiffres de base. Ils dépendront également du taux de vaccination des travailleurs, qui est essentiel pour exercer dans les pays d’accueil et donc maintenir le niveau des envois de fonds.

 

Les investissements (30 % du PIB) continueront de soutenir la reprise économique, notamment grâce au Programme annuel de développement (PAD) du gouvernement, qui prévoit des projets d'infrastructure publique à grande échelle pour améliorer les transports, l'éducation, l'eau et l'énergie, qui limitent la production dans les secteurs tournés vers l'exportation. Le faible coût de la main-d'œuvre et une population jeune continueront à soutenir l'industrie manufacturière nationale en maintenant des prix compétitifs. Cela encouragera probablement davantage d'entreprises étrangères à s'approvisionner en équipements dans le pays. Toutefois, la vulnérabilité du système bancaire, notamment des banques commerciales d'État, qui sont sous-capitalisées, freinera l’accroissement des investissements. L'inflation restera relativement élevée, du fait de la hausse des prix mondiaux du pétrole et des matières premières. Toutefois, les perspectives favorables dans l'agriculture, avec une meilleure récolte des cultures d'hiver, devraient atténuer les pressions inflationnistes.

 

Le retour des déficits jumeaux

Outre les dépenses liées à la COVID-19 (transferts sociaux et aides), les investissements dans les infrastructures dans le cadre du programme annuel de développement (30 % des dépenses totales), notamment la centrale nucléaire de Rooppur ou la centrale à charbon de Matarbari, continueront de peser sur le budget de l'État. Les recettes fiscales, limitées par une faible assiette de l'impôt sur le revenu, représentent moins de 10 % du PIB. Le niveau de la dette publique, dont la part externe représente 22 % du PIB, restera viable selon le FMI (dettes concessionnelles à plus de 60 %). Cependant, les banques commerciales, en particulier celles d'État (SOCB), sont vulnérables et pourraient menacer la stabilité financière - leurs ratios d'adéquation de fonds propres sont inférieurs au seuil national de 10 % et au minimum de 8 % fixé par Bâle. On demande aux SOCB de remplir des missions gouvernementales telles que la politique publique, l'octroi de prêts à des emprunteurs potentiellement risqués et la fourniture de services gratuits au gouvernement. En outre, les banques nationales sont sollicitées pour financer le déficit public.

 

Sur le plan extérieur, la balance commerciale présente un déficit structurel (-6,0 % du PIB en 2021), car l'économie est dépendante des importations (biens d'équipement, énergie et coton), et une réduction est peu probable en 2022 en raison des prix élevés de l'énergie et du coton. Les exportations, tirées par la compétitivité de l'industrie textile, restent soumises à la situation économique de ses partenaires commerciaux - l'Union européenne et les États-Unis sont les destinataires respectivement de 45 % et 18 % des exportations. Les envois de fonds des travailleurs (5,6 % du PIB), qui ont retrouvé leurs niveaux d'avant la pandémie, continueront à compenser partiellement le déficit commercial. Le déficit de la balance courante sera financé par les IDE et l'aide internationale. Les réserves de change devraient rester suffisantes, avec environ 9,6 mois d'importations.

 

Une stabilité politique fragile

Le pays a connu plusieurs coups d'État militaires depuis la guerre de libération du Bangladesh en 1971. Malgré les tensions entre la Ligue Awami (AL) au pouvoir et le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), ce dernier ne fait presque rien pour augmenter le nombre de ses représentants au Parlement (7 sièges sur 350 contre 298 pour l'AL) et une liberté d'expression restreinte ne facilite pas les choses. L'absence d'opposition claire peut conduire à la complaisance du gouvernement dans le processus d'élaboration des politiques. Malgré une large majorité au parlement, l'AL restera confrontée à des risques de troubles sociaux puisque des accusations de fraude pèsent sur le parti. Ces risques, associés à des niveaux élevés de corruption, contribuent au mauvais climat des affaires au Bangladesh. L'AL est associée à l'indépendance et à une idéologie plus laïque que le BNP, associée à l'héritage de la dictature militaire et à une conception plus traditionnelle et plus stricte de l'Islam. Cela pourrait entraîner des frictions entre la majorité musulmane et les groupes religieux minoritaires, tandis que l’éventualité de grèves de travailleurs et d'attaques terroristes demeure.

 

Le gouvernement continuera également à faire face aux défis engendrés par la pauvreté et le développement. Le plan « Vision 2041 » vise à éradiquer l'extrême pauvreté et à faire du pays un pays à revenu moyen supérieur d'ici 2031, avec un PIB par habitant compris entre 4 000 et 12 500 USD (selon la Banque mondiale), et un pays à revenu élevé d'ici 2041.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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