Etudes économiques
Madagascar

Madagascar

Population 28,2 millions
PIB par habitant 507 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -7,1 3,5 2,5 4,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 4,2 6,2 8,1 10,5
Solde public / PIB (%) -4,0 -6,3 -6,3 -5,8
Solde courant / PIB (%) -5,4 -4,9 -5,4 -5,1
Dette publique / PIB (%) 50,8 53,1 53,8 53,9

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Importantes réserves minières (nickel, or, titane, cobalt et pierres précieuses)
  • Potentiel agricole : premier producteur mondial de vanille.
  • Développement positif du tourisme avant la pandémie (part du tourisme 16,1% du PIB en 2019)
  • Dette publique principalement, sous forme de prêts concessionnels (93% du total en 2021)

POINTS FAIBLES

  • Dépendance à l'égard de l'agriculture/de l'élevage (25 % du PIB en 2020) ; vulnérabilité aux fluctuations des termes des échanges
  • Vulnérable aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles
  • Pauvreté élevée, 79 % de la population vivant sous le seuil d'extrême pauvreté de 1,90 USD par jour
  • Forte dépendance à l'égard de l'aide étrangère
  • Réseaux routiers, d'eau et d'électricité inadaptés (seulement 27% des personnes avaient accès à l'électricité en 2019).
  • Corruption élevée, Madagascar est classée 147ème sur 180 pays avec un score de 26/100 dans l'indice de perception de la corruption 2021 de Transparency International
  • Instabilité politique chronique (crises en 1972, 1991, 2002 et 2009)

Appréciation du risque

Le dynamisme de l’investissement tempéré par l’atonie de la demande extérieure

Plongée en 2020 dans une des pires récessions de son histoire par la pandémie de Covid-19, l’économie a repris à petite vitesse en 2021-22. Elle reste dépendante de l’évolution du virus, avec un taux de vaccination inférieur à 6% à sept. 2022 (troisième vague observée début 2022) et elle a été affectée par plusieurs épisodes climatiques violents (cinq tempêtes tropicales en juste un mois début 2022, forte et persistante sécheresse au sud de l’île), ainsi que par le choc inflationniste lié à la guerre en Ukraine. En 2023, la croissance devrait s’accélérer, tout en restant sous le rythme d’avant COVID-19. Le pays continuera de bénéficier du prix élevé du nickel, du cobalt, du clou de girofle et de la vanille, et la consommation devrait gagner en vigueur, après avoir été impactée par la crise de la COVID-19 et les épisodes climatiques. De surcroît, la croissance devrait être tirée par l’augmentation des dépenses d’investissement. La construction de nouvelles infrastructures routières, le développement de l’adduction d’eau ainsi que des investissements dans les secteurs de l’énergie et de l’exploitation minière devraient intervenir dans le cadre du Plan Emergence Madagascar (PEM) financés tant par les acteurs publics, au premier rang desquels les partenaires internationaux, que privés. Les Jeux des îles qui réunissent tous les quatre ans les îles de l’Océan Indien se tiendront sur l’île devraient mener à la construction et la rénovation d’infrastructures sportives. Cependant, bien que les liens commerciaux directs avec la Russie et l’Ukraine sont limités (environ 0,6% des échanges commerciaux de Madagascar), la guerre en Ukraine pèsera encore, car la facture des importations continuera d’être alourdie par les niveaux élevés des prix de l’énergie et des biens alimentaires, la reprise du secteur touristique freinée par les incertitudes internationales, et la demande d’exportations, notamment textiles, affaiblie par le ralentissement de la demande extérieure, en particulier, de l’Union Européenne qui réceptionne 32% des exportations malgaches. Dans ce contexte, l’inflation, qui a atteint un niveau record en 2022, du fait de la hausse des prix de l’énergie et des biens alimentaires, devrait rester élevée et encore peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Bien que la Banque centrale a relevé son taux directeur à plusieurs reprises depuis 2021, pour le porter à 8,9% début août 2022, une potentielle inflation persistante pourrait mener à de nouvelles augmentations, pesant sur l’investissement privé. D’autant qu’un effet de second tour lié à la hausse des salaires réels dans le secteur public (qui devrait être en moyenne de 17% en 2022) pourrait se faire sentir. Cependant, l’inflation devrait se situer sous son niveau de 2022, car le gouvernement a montré sa volonté de contenir les prix à la consommation, notamment en plafonnant les prix sur certains biens essentiels (riz, sucre, farine). L’économie reste très dépendante de l’évolution de la COVID-19, le taux de vaccination étant encore très faible, ainsi qu’à la survenue de nouveaux épisodes climatiques.

 

Des déficits jumeaux toujours importants

Le déficit structurel des échanges de biens et services explique celui de la balance courante. Les besoins d’investissement sont élevés, alors que la capacité d’épargne domestique est faible, tout comme la capacité manufacturière. En 2023, bien qu’en retrait, il restera important, compte tenu de la persistance des prix élevés à l’importation, d’une demande extérieure atone, de remises d’expatriés comprimées par la conjoncture des pays d’accueil, ainsi que de flux touristiques moins importants que prévus. Le financement du déficit continuera d’être assuré par l’aide internationale et les investissements directs étrangers. Les réserves resteront à un niveau adéquat, supérieur à quatre mois d’importations.

Le déficit budgétaire, qui s’est creusé depuis 2020, se réduira légèrement du fait des revenus engendrés par une croissance plus soutenue, mais restera important. Les mesures mises en place par le gouvernement pour limiter l’impact de l’inflation sur la population et les entreprises se poursuivront avec la perspective de l’élection présidentielle fin 2023. Notamment, la hausse des salaires dans le secteur public devrait augmenter la masse salariale à hauteur de 0,9% du PIB. Du fait de la forte hausse de leurs coûts de production, le gouvernement continuera d’accorder des transferts financiers aux distributeurs de carburant ainsi qu’à l’entreprise nationale JIRAMA, qui assure la fourniture d’eau et d’électricité de l’île, pour réduire leurs passifs nets et limiter les risques budgétaires. Dans le cadre de l’accueil des Jeux des îles 2023, le budget du Ministère de la Jeunesse et des Sports augmentera considérablement. Le financement du déficit continuera de reposer sur les prêts-projets multilatéraux et bilatéraux, ainsi que les banques locales. La dette publique restera à un niveau élevé mais stable et soutenable, car elle est très majoritairement composée de prêts concessionnels.

 

L’élection présidentielle se tiendra en 2023 dans un contexte social tendu

L’élection présidentielle se déroulera en novembre 2023 et remettra ainsi en jeu le poste actuellement occupé par Andry Rajoelina, élu en 2018, et dont la présidence a été fortement contestée par une partie de la population, notamment du fait de sa gestion de la pandémie ainsi que du manque de réformes de fond pour améliorer la gouvernance du pays et ses perspectives de développement. Cette élection, qui devrait confirmer Andry Rajoelina du fait de sa maîtrise des rouages étatiques, pourrait exacerber les tensions et la fragilité du pays dans un contexte social compliqué, en parallèle d’une polarisation politique croissante. Le pays est en proie à une très grande pauvreté, qui resterait proche de 80% jusqu’en 2024, près du double de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne et toujours au-dessus du niveau d’avant crise. Le chômage est de plus en plus élevé. Du fait d’années de sous-investissement et d’une longue période de très forte sécheresse, Madagascar traverse l’une des plus graves crises alimentaires de son histoire. L’insécurité alimentaire pourrait croître dans les années à venir, du fait de la vulnérabilité de l’île face aux épisodes climatiques violents plus fréquents, et de la forte dépendance de l’économie au secteur agricole. De surcroît, malgré la mise en place d’un système de lutte contre la corruption, l’application des politiques en la matière reste limitée.

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

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