Etudes économiques
Mali

Mali

Population 20,9 millions
PIB par habitant 918 $US
D
Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -1,2 3,0 2,5 5,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,5 3,0 8,0 3,0
Solde public / PIB (%)* -5,4 -5,5 -4,5 -2,8
Solde courant / PIB (%)** -0,2 -5,3 -5,0 -7,0
Dette publique / PIB (%) 47,4 51,8 55,0 54,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus **Coopération internationale incluse

POINTS FORTS

  • Importantes ressources naturelles agricoles (coton) et minières (or, bauxite, fer)
  • Assistance internationale
  • Membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)

POINTS FAIBLES

  • Économie vulnérable aux aléas climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières
  • Extrême pauvreté
  • Enclavement géographique
  • Situation sécuritaire dégradée
  • Dépendance à l’aide internationale
  • Environnement des affaires mauvais

Appréciation du risque

Une croissance soutenue en 2022

Après une reprise de la croissance en 2021, la hausse des exportations de coton et un secteur aurifère solide soutiendront l’accélération de l‘activité en 2022. La mise en place d’une subvention pour l’achat d’engrais et la hausse du prix du coton en 2021 ont stimulé sa production (15 % du PIB). Bien que les perspectives du secteur resteront soumises aux aléas climatiques, cela annonce une bonne campagne agricole 2021/2022, qui permettrait au pays de retrouver sa place de 1er producteur africain d’or blanc en 2022. Plus généralement, le secteur agricole (40 % du PIB) sera soutenu par des financements internationaux, comme l’accord sur un prêt du Fonds international de développement agricole (FIDA), ratifié en 2021. Alors que plus de 60 % des emplois sont liés au secteur (15 % au coton), sa reprise favorisera la consommation des ménages (64 % du PIB). Le pouvoir d’achat des ménages pourrait aussi bénéficier du faible taux d’inflation, grâce à l’ancrage du Franc CFA à l’euro. La consommation permettrait au secteur tertiaire, toujours en convalescence en 2021, de poursuivre sa reprise en 2022. Cependant, celle-ci pourrait être menacée par l’instabilité politique. L’incertitude risque aussi de dissuader les financements internationaux et les investisseurs privés, bridant la contribution de la formation brute de capital fixe, qui devrait néanmoins être positive. D’une part, les investissements publics dans les infrastructures (notamment routières et aéroportuaires) devraient augmenter grâce aux recettes du coton et de l’or et, surtout, ceux dans l’exploitation minière (7 % du PIB) devraient continuer, à l’image de celui de l’African Gold Group, société canadienne, visant à lancer la production à la mine de Kobada. La mise en service de ce projet, mais aussi de ceux menés par Barrick Gold et Cora Gold, devrait stimuler la production et les exportations d’or, soutenant la contribution des échanges extérieurs à la croissance.

 

Les déficits jumeaux se réduisent, mais persistent

Le déficit budgétaire devrait continuer à se réduire en 2022 grâce à une hausse des recettes, mais restera supérieur à la norme communautaire de l’UEMOA (3 % du PIB). Principalement issues de l’exploitation aurifère et de la production de coton, représentant respectivement 25 % et 12 % des recettes publiques, elles progresseront en même temps que la croissance économique. Les dépenses d’investissement en capital, soutenant les grands projets d’infrastructures, comme un quatrième pont sur le fleuve Niger (à Bamako), devraient tempérer la réduction des dépenses publiques. Composée aux deux tiers de créances extérieures, en grande partie concessionnelles, la dette publique continuera de reposer sur les bailleurs de fonds internationaux (Banque mondiale et la Banque africaine de développement). Le programme triennal FEC d’une valeur totale de 192 millions USD, accordée par le FMI en février 2021, devrait soutenir les besoins de financement. Cependant l’accès au financement pourrait être menacé par l’instabilité politique.

 

Le déficit courant devrait légèrement se réduire. Ce sera principalement dû à l’amélioration du déficit commercial en 2022, grâce à la hausse des recettes des exportations de l’or (deux tiers du total) et du coton. La facture des importations restera tout de même importante, en raison de la reprise de la demande interne et des prix élevés de l’énergie. La réduction du déficit courant sera majoritairement contrainte par le compte des services, grevé par la reprise de la demande de services liés à la réalisation des projets et du transport de marchandises. Le solde des revenus primaires sera aussi déficitaire en raison des rapatriements des bénéfices des entreprises. Le solde des revenus secondaires restera largement excédentaire grâce à la coopération internationale courante et aux flux entrants de fonds d’expatriés (6 % du PIB). Les prêts des organisations multilatérales, nécessaires au financement du déficit, pourraient être contraints, comme les IDE (hors minerais), par la situation politique du pays.

 

Instabilité politique et risque sécuritaire accru

Déjà confronté à des défis politiques et sécuritaires majeurs depuis 2012, le pays est en proie à une instabilité accrue depuis que le colonel Assimi Goïta, a forcé l’impopulaire ancien président, Ibrahim Boubacar Keïta, à démissionner en août 2020. En mai 2021, Goïta devient président de transition après un second coup d’Etat, qui pousse à la démission son prédécesseur, Bah N'Daw, et le premier ministre Moctar Ouane. Ce nouveau bouleversement fut unanimement condamné par la communauté internationale. La CEDEAO et l'Union africaine ont, en conséquence, suspendu le Mali de leurs instances, demandant la tenue des élections d’ici février 2022. Cependant, les autorités maliennes ont notifié à la CEDEAO qu’elles ne seraient pas en mesure de les organiser dans les temps et ont évoqué un report pouvant aller jusqu’à cinq ans. Cette annonce a engendré l’adoption de sanctions économiques par la CEDEAO et l’UEMOA le 9 janvier 2022, comprenant la mise en place d’un embargo commercial et financier, ainsi que la fermeture des frontières. Ces sanctions avaient déjà brièvement été imposées par la CEDEAO après le coup d’Etat en 2020, conduisant la junte à redonner le pouvoir aux civils. Les nouvelles ont été condamnées par la Russie et la Chine, mais approuvées par les pays occidentaux, tandis que des pays limitrophes, hors de la CEDEAO ont exprimé leurs réserves quant à leur application. Parallèlement, ce conflit pourrait affecter la coopération au sein du G5 Sahel, puisque ses membres (à l’exception de la Mauritanie) font également partie de l’organisation ouest-africaine. Dans ce contexte, mais aussi, compte tenu de la réduction du soutien militaire occidental, les attaques des groupes militants islamistes constitueront une menace croissante.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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