Etudes économiques
Zimbabwe

Zimbabwe

Population 15,5 millions
PIB par habitant 2 122 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -2,8 3,6 3,0 3,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 15,7 22,0 13,0 9,5
Solde public / PIB (%) -13,8 -8,5 -9,4 -7,1
Solde courant / PIB (%) 12,0 7,6 1,4 0,3
Dette publique / PIB (%) 150,3 126,0 122,8 n/a

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Abondantes ressources minières (platine, or, diamant, nickel)
  • Richesses agricoles (maïs, tabac, coton)
  • Potentiel de développement touristique
  • Membre de la SADC (Southern African Development Community)

POINTS FAIBLES

  • Pénuries de liquidités et de devises
  • Dépendance au cours volatils des matières premières
  • Agriculture pluviale, exposée aux aléas climatiques
  • Situation économique et financière sinistrée par la longue période d’hyperinflation (2000 à 2009)
  • Sous-investissement en infrastructures (notamment énergétiques)
  • Situations alimentaire et sanitaire précaires : la majorité de la population dépend de l’aide humanitaire et taux de prévalence du sida parmi les plus élevés d’Afrique et du monde
  • Arriérés de paiement auprès des bailleurs de fonds internationaux
  • Sujet à de nombreuses sanctions internationales

Appréciation du risque

Malgré les défis persistants, la reprise continue

Après deux années consécutives de récession précipitée par les chocs associés au passage du cyclone Idai, à la sécheresse, puis, à la pandémie de la COVID-19, l’activité a rebondi, soutenue par une saison agricole 2020/21 exceptionnelle et l’activité minière. En 2022, si la croissance devrait se modérer, elle resterait relativement robuste. La consommation privée devrait, notamment, la soutenir, à mesure que la campagne d’inoculation contre la COVID-19 progresse. Alors que plus d’un quart de la population avait reçu au moins une dose du vaccin fin 2021, l’un des taux les plus élevés du continent, les restrictions associées à la pandémie devraient être assouplies, favorisant la dépense. De plus, elle devrait aussi bénéficier d’une moindre érosion du revenu des ménages à mesure que l’inflation, qui restera toutefois très élevée, se modère. De bonnes précipitations permettraient aussi de soutenir le pouvoir d'achat des deux tiers de la population qui dépendent de l'agriculture. La dépendance à l’agriculture pluviale signifie, néanmoins, que le secteur ne rééditera probablement pas sa performance de 2021. L’investissement public dans les infrastructures de transport et d’énergie dans le cadre du Plan National de Développement sera favorable à la croissance. Néanmoins, le pays ayant un accès très limité aux financements internationaux, il sera entravé. Dans le même temps, le sentiment des investisseurs privés restera altéré par un climat opérationnel difficile et le régime de change instable, limitant d’autant plus la contribution de la formation brute de capital. Par ailleurs, les précipitations favoriseraient aussi la génération d’hydroélectricité et, partant, la production minière. Si les exportations devraient croître en conséquence, la contribution nette des échanges extérieurs sera probablement négative, car les importations devraient augmenter plus rapidement dans le sillage de la reprise de la demande intérieure. 

 

Accès aux marchés internationaux restreint 

En 2022, le déficit budgétaire devrait se creuser, mais rester modéré. Si les recettes devraient progresser avec l’amélioration de la conjoncture économique, les dépenses augmenteront plus rapidement. Ces dernières viseront particulièrement le soutien à l’agriculture et à l’industrie, l’investissement dans la santé, l’éducation et les infrastructures. Celles affectées aux entreprises publiques, notamment pour recapitaliser la compagnie aérienne nationale, et aux salaires (absorbant plus de 30 % des recettes) contribueront aussi à cette augmentation. Une partie de l’allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) versée par le FMI en 2021 servira à financer le déficit, au côté des émissions domestiques de titres du trésor et de quelques prêts extérieurs. Au-delà du soutien de l’Afreximbank, ces derniers resteront néanmoins très limités, le pays étant en situation de surendettement. Les arriérés extérieurs (environ 60 % de la dette publique), y compris auprès de la Banque Mondiale et de la BAD, constituent un frein majeur à l’accès aux financements. Les autorités devraient continuer d’éviter le financement monétaire, largement responsable, par le passé, de l’inflation à trois chiffres.

 
En 2022, et comme depuis 2019, le compte courant devrait être excédentaire. Il sera principalement alimenté par les envois de fonds des expatriés, qui entretiennent un solde positif du compte des transferts. L’excédent se réduira néanmoins, en raison d’une hausse des importations de biens et de services, en réponse à la reprise de la demande domestique. Malgré les tentatives des autorités pour les réduire, celles d’énergie, de denrées alimentaires et de biens d’équipement devraient augmenter plus rapidement que les exportations de minerais. Le compte des revenus primaires restera déficitaire du fait des rapatriements de profits des entreprises étrangères. Malgré l’excédent du compte courant, la position extérieure est fragile en raison des faibles entrées de capitaux. Bien que l’allocation DTS ait permis de reconstituer les réserves de change, elles restent très faibles (moins de 2 mois de couverture d’importations). La demande élevée pour l’USD devrait continuer d’alimenter la dépréciation du dollar zimbabwéen (qui a perdu 30 % de sa valeur en 2021). Réintroduit formellement en 2019 après l’abandon du système multidevise, son taux officiel, déterminé, depuis juin 2020, par des adjudications, était encore environ deux fois inférieur à celui pratiqué sur le marché parallèle fin 2021. Afin de financer ces adjudications, la règle de rétention des devises étrangères, qui oblige la plupart des entreprises à convertir 40 % de leurs recettes d'exportation en monnaie locale, devrait rester en place. Peut-être moindre, la dépréciation entretiendra la hausse des coûts des produits importés.

 

Risque d’instabilité accru à l’approche des élections 2023

Le président Emmerson Mnangagwa est arrivé au pouvoir suite à la « transition assistée par l’armée » de novembre 2017 qui a forcé le Robert Mugabe à la démission après plus de 30 ans au pouvoir. Malgré sa victoire et celle du ZANU-PF (au pouvoir depuis l’indépendance) aux élections générales de 2018, il continuera d’être fragilisé par un climat social et politique très difficile. Entretenues par les crises économiques à répétition, les tensions pourraient s’intensifier à l’approche des élections présidentielles et législatives de 2023. Même si les conditions économiques devraient légèrement s’améliorer en 2022, les manifestations et grèves devraient ainsi continuer d’éclater régulièrement. Néanmoins, Emmerson Mnangagwa et le ZANU-PF, bénéficiant du contrôle des principaux leviers du pouvoir et pouvant s’appuyer sur le soutien dans les communautés rurales (70 % des voix en 2018), demeurent les mieux placés dans l’optique des élections. Un processus électoral perturbé ralentirait la stratégie de réengagement international. En la matière, malgré les objectifs affichés à l’arrivée au pouvoir du président Mnangagwa, les progrès ont été lents au-delà des aides pour répondre à la pandémie de la COVID-19. 

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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