Etudes économiques
Costa Rica

Costa Rica

Population 5,2 millions
PIB par habitant 12 436 $US
B
Evaluation des risques pays
A3
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -4,1 7,8 3,8 2,9
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,7 1,7 8,9 6,4
Solde public / PIB (%) -8,4 -5,5 -4,8 -3,9
Solde courant / PIB (%) -1,1 -3,3 -4,8 -4,4
Dette publique / PIB (%) 67,2 68,2 67,6 66,5

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Institutions démocratiques (depuis 1949)
  • Meilleurs indicateurs sociaux de la région: éducation, santé
  • Services et industries de pointe (pharmacie, microprocesseurs) attractifs pour les IDE
  • Echanges diversifiés grâce à de multiples accords commerciaux
  • Ressources touristiques: hôtellerie, parcs nationaux

POINTS FAIBLES

  • Comptes publics fragiles
  • Exposition aux catastrophes naturelles
  • Insuffisance des infrastructures de transport
  • Tributaire des Etats-Unis en matière économique (IDE, exportations) et financière (banques)

Appréciation du risque

Des conditions extérieures qui pèsent sur l’activité

Après les premiers mois de 2022 à l’activité dynamique, la tendance devrait être au ralentissement sur le reste de l’année.  La demande moins allante des Etats-Unis affectera les exportations de biens et de services. Leur principale source de croissance seront la production d’instruments et de fournitures médicales produites dans les maquilas des zones franches, ainsi que les productions agricoles (ananas, bananes). La reprise observée en fin d’année 2021 et début 2022 dans le secteur touristique a du plomb dans l’aile avec le ralentissement de l’activité anticipée dans les pays européens et aux Etats-Unis, principaux pays de provenance des touristes. Cela affectera l’hôtellerie et la restauration, ainsi que la construction privée. Du point de vue de la demande, le soutien sera assuré principalement par la consommation privée (64,6% du PIB en 2020) et l’investissement (19,6% du PIB). Toutefois, les deux souffriront du retournement des conditions extérieures. Le prix élevé des matières premières importées et la dépréciation du colon tireront l’inflation, ce qui comprimera le budget des ménages. La priorité mise sur le pouvoir d’achat par le nouveau président R. Chaves lors de sa récente campagne électorale, ne devrait toutefois pas se solder par la mise en place d’un soutien accru aux ménages. En effet, la dépense publique restera contrainte par les efforts d’assainissement des comptes publics passant par d’importantes coupes dans les dépenses. La hausse des prix sera largement supérieure à la cible de 2 à 4% de la banque centrale. Dans ce contexte, la banque centrale devrait continuer à resserrer sa politique monétaire. Après une première hausse en décembre 2021 de 50 points de base (pb), la banque a à nouveau augmenté ses taux en janvier (+50 pb), en mars (+75pb), en avril (+150pb) et en juillet (+150pb) pour arriver à un taux à 5,5%. D’autres hausses sont anticipées d’ici la fin d’année suivant l’évolution de l’inflation. Cela jouera sur l’investissement privé via un accroissement des coûts de crédit.

 

Une consolidation budgétaire menacée et un déficit courant soumis aux conditions extérieures

Alors que la forte croissance des recettes liée à la forte croissance en 2021 avait permis d’atteindre, de peu, l’excédent primaire (c.-à-d. hors intérêts) dès la fin 2021, le ralentissement de l’activité laisse présager un creusement du déficit primaire en l’absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses publiques. Cela dépendra du succès du président Chaves à faire adopter son projet d’accroissement des recettes fiscales, via la fin de nombreuses exemptions, ainsi que sa refonte de la loi sur l’emploi public afin de diminuer encore la charge salariale (50% des revenus de l’Etat y sont consacrés). Dans le cas contraire, l’objectif de 1% d’excédent primaire en 2023 fixé avec le FMI pourrait ne pas être atteint. Cela pourrait compliquer le déblocage de nouvelles tranches de financement dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit mis en place en mars 2021, et récemment prolongé jusqu’en juillet 2024. Cet accord permet au pays d’accéder à une source de financement bon marché (sur un total de 1,77 milliards USD, 569 millions USD ont été déboursés au titre des premier et deuxième versements), en remplacement d’emprunts coûteux sur les marchés.

 
Face aux cours élevés des matières premières, notamment des hydrocarbures, le déficit de la balance des biens devrait s’accroître avec la hausse de la facture d’importations. Les exportations de produits agricoles et de biens d’équipements ne seront pas suffisantes pour contrecarrer cette tendance. Avec le ralentissement du tourisme, l’excédent des services jouera moins son rôle d’amortisseur. La balance des revenus restera, elle aussi, déficitaire du fait des rapatriements des dividendes par les sociétés étrangères (principalement américaines), malgré les transferts des expatriés assez dynamiques. In fine, cela devrait se traduire par un accroissement du déficit courant. Les IDE, toujours élevés devraient encore financer ce déficit. Toutefois, leur moindre dynamisme dû aux conditions extérieures moins allantes, et les sorties de capitaux des fonds de pensions locaux en direction des Etats-Unis, exerceront des pressions à la baisse sur le colon. Cela pourrait contraindre la banque centrale à intervenir et ainsi fragiliser les réserves de change, estimées à 3,3 mois d’importations fin 2021.

 

Du renouveau à la présidence mais un paysage politique toujours fragmenté

L’élection présidentielle de 2022 a été marquée par la victoire d’un ‘outsider’, Rodrigo Chaves du Partido Progreso Social Democrático (PPSD), face au candidat du parti traditionnel PLN, José Maria Figueres. R. Chaves a ancré sa campagne autour de la baisse du coût de la vie, la réduction des dépenses publiques non nécessaires, la lutte contre la corruption et la baisse des coûts opérationnels pour les entreprises.  Malgré sa victoire, le faible taux de participation crée un manque de légitimité pour R. Chaves, renforcé par l’absence de majorité à l’assemblée. Avec 10 sièges sur 57 le PPSD ne dispose pas de voix nécessaires pour faire passer ses projets de réformes, obligeant à faire des compromis pour former des coalitions au cas par cas. Dans ce contexte, la refonte, souhaitée par le président, de la loi sur l’emploi public, adoptée en mars 2022 par la nouvelle législature, après deux ans de tergiversations, reste incertaine. Sur la scène internationale, après l’accession à l’OCDE, se pose maintenant la question de l’intégration à l’Alliance pacifique qui regroupe le Chili, la Colombie, le Pérou et le Mexique. Le nouveau président a demandé formellement l’accession le 8 juillet 2022. R. Chaves n’y voit qu’un point d’étape vers l’objectif plus large de rapprochement avec l’Asie, et l’entrée au sein d’accords commerciaux trans-pacifiques. La Chine est particulièrement convoitée, comme source de tourisme et d’investissements. Les tensions avec le Nicaragua voisin, toujours en pleine crise politique, restent élevées.

 

Dernière mise à jour : Août 2022

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