Etudes économiques
Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire

Population 27,7 millions
PIB par habitant 2 534 $US
B
Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 2,0 7,0 6,5 6,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,4 4,2 5,2 4,0
Solde public / PIB (%) -5,6 -5,0 -6,0 -5,0
Solde courant / PIB (%) -3,2 -3,8 -5,0 -5,0
Dette publique / PIB (%) 47,6 52,1 57,0 60,0

(e): Estimate (f): Forecast

POINTS FORTS

  • Multiples ressources : cacao (1er producteur mondial), caoutchouc, noix de cajou, banane, or, manganèse, nickel, hydroélectricité et pétrole
  • Appartenance à l'UEMOA et monnaie régionale
  • Classe moyenne en expansion, mais la pauvreté touche encore 30% de la population et le travail des enfants n'a pas été éradiqué
  • La réconciliation entre poids lourds politiques est un gage de stabilité car pansant les blessures des années 2002-2011

POINTS FAIBLES

  • Vulnérabilité au climat et au prix du cacao, principale exportation
  • Des lacunes dans la gestion publique, les infrastructures, l'accès au crédit et la formation professionnelle
  • Faibles recettes publiques (environ 15% du PIB)
  • Informalité massive : 90 % des emplois et 70 % de la valeur ajoutée; la production illégale de cacao nuit à son prix
  • Ecart de richesse entre Abidjan et le reste du pays

Appréciation du risque

Une croissance économique confortable

Après sa solide reprise suite à la pandémie, puis sa résilience face aux effets de la guerre en Ukraine, la croissance restera confortable en 2023. Elle sera tirée par la consommation intérieure, l’investissement public et privé, et le commerce extérieur. La consommation sera soutenue par une inflation en baisse et la persistance de mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages, qui continueront de bénéficier du plafonnement des prix des produits alimentaires de base, notamment. Elle bénéficiera également de la solidification des revenus de la population, très dépendants de la performance de l’agriculture (70% de la population active et 22% du PIB), attendue correcte. La culture du cacao est la principale source de revenu d’environ 20% des ménages, et le prix de la fève de cacao, fixé par le gouvernement, a été augmenté de 9,1% pour la campagne 2022-2023 (débutée en octobre) par rapport à la précédente, afin d’assurer un meilleur partage de la valeur ajoutée en faveur des producteurs et de les protéger face à la volatilité du prix des produits alimentaires dans le contexte international incertain. Les investissements publics resteront importants, en particulier dans les infrastructures et équipements collectifs, poursuivant la mise en œuvre du Plan national de développement (2021-2025) (extension du port d’Abidjan, aménagement de l’autoroute Yamoussoukro-Bouské ouverte en décembre 2022…)., ainsi que dans le secteur des hydrocarbures. Ces projets du Plan national de développement ainsi que les réformes du programme PEPITE visant à améliorer l’environnement des affaires et développer les chaines de valeur dans une quinzaine de secteurs (simplification du système de taxation des entreprises, financement pour les PME, formation…) soutiendront également l’investissement privé, malgré les conditions de financement dégradés par les politiques monétaires restrictives. De plus, la tenue de la Coupe d’Afrique des nations de football dans 5 villes du territoire apportera des besoins en infrastructures, soutenant le secteur de la construction. Bien que la demande extérieure soit affaiblie par l’environnement économique mondial, le commerce extérieur bénéficiera de la hausse de la production pétrolière et gazière. En effet, la découverte en 2021 du gisement Baleine, exploité depuis par l’entreprise italienne Eni, doit mener au lancement de sa production en 2023, réduisant d’autant les importations. Enfin, une baisse des prix du pétrole et des céréales importés contrebalancerait l’atonie des cours du cacao, du caoutchouc et de l’or. Cette baisse, conjuguée à la fluidification des chaînes de valeur mondiale et à l’appréciation du FCFA attendue en deuxième partie d’année, atténueront l’inflation.

 

Des déficits jumeaux toujours importants

La balance courante enregistrera encore un déficit important. Bien que le balance commerciale soit renforcée par l’augmentation des exportations et la baisse du coût des importations, son excédent devrait être encore dépassé par le déficit des services, lié aux achats de services relatifs à la construction et aux hydrocarbures, malgré la reprise du tourisme. De plus, le rapatriement de leurs revenus par les investisseurs étrangers, ainsi que les transferts des travailleurs étrangers (qui représentent plus de 50% de la population active) pèseront sur le compte des revenus. Le déficit courant sera financé majoritairement par le recours à l’endettement extérieur.

Le déficit budgétaire dépassera encore les 3% du PIB préconisés par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les dépenses pour atténuer l’impact de la hausse des prix, bien qu’en baisse, resteront importantes. La mise en œuvre du Plan national de développement continuera de générer des dépenses élevées. Le solde budgétaire pâtira également d’un service de la dette élevé, dans le contexte de resserrement monétaire. Enfin, avec 15%, la mobilisation des ressources fiscales restera inférieure au taux de 20% du PIB préconisé par l’UEMOA, malgré la mise en place de mesures visant à élargir la base fiscale (réduction des situations d’exemption au paiement de la TVA…). Le déficit sera financé par le recours à l’emprunt extérieur ou domestique/régional. Le poids de la dette publique (dont la part extérieure représente 60% et est à 63% libellée en euro), modéré, ne devrait pas varier.

 

Amélioration du climat sociopolitique, mais menace sécuritaire au Nord

Alassane Ouattara, président depuis 2011, a remporté l'élection présidentielle mouvementée d'octobre 2020 avec 94% des voix, les autres candidats ayant boycotté sa candidature à un troisième mandat. Les élections législatives de mars 2021 ont signalé un relatif apaisement des tensions, puisque calmes et avec participation de l’opposition. Le parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, a obtenu la majorité des sièges (137 sur 255) à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, après plusieurs années d'exil, l'ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) est rentré en Côte d'Ivoire en juin 2021 après que la Cour pénale internationale ait confirmé son acquittement pour des crimes contre l'humanité présumés dans les violences post-électorales de 2010-11. 2022 a vu l’ouverture d’un dialogue entre Ouattara et ses anciens rivaux Gbagbo et Bédié (au pouvoir entre 1993 et 1999), réunis en juillet. Alors que ces derniers ont partagé leur intention d’être encore en politique aux moments de la prochaine élection présidentielle de 2025, le gouvernement met en œuvre les réformes convenues en 2020 avec l’opposition, visant à limiter le risque de tensions et violences pour les élections à venir, les prochaines, régionales et municipales, en 2023.

Alors que les les tensions sociopolitiques se sont apaisées, la menace terroriste djihadiste, le long des frontières nord avec le Burkina Faso et le Mali est toujours importante, malgré la mise en place par le gouvernement d’un programme de prévention des risques terroristes. 

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

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