Etudes économiques
Guatemala

Guatemala

Population 18,3 millions
PIB par habitant 4 688 $US
C
Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -1,8 8,0 4,1 3,5 3,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 3,2 4,2 6,9 6,5 5,5
Solde public / PIB (%) -4,9 -1,2 -1,7 -2,0 -2,0
Solde courant / PIB (%) 5,0 2,2 1,4 2,5 2,0
Dette publique / PIB (%) 31,5 30,8 29,2 28,0 28,0

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Soutien financier des Etats-Unis
  • Accords de libre-échange avec les Etats-Unis (1er partenaire commercial en 2022) et l’Union Européenne
  • Ressources agricoles (banane, café, sucre, huile de palme, cardamone), touristiques, hydroélectriques et géothermiques
  • Potentiel minier (or, argent, nickel, alcalino-terreux)
  • Réserves de change élevées (environ 7 mois d’importations) et fermeté du quetzal
  • Faible niveau de dette publique et extérieure, notamment en comparaison avec ses pairs régionaux

POINTS FAIBLES

  • Forte dépendance aux flux de remises des expatriés installés aux Etats-Unis
  • Instabilité politique/sociale, corruption et insécurité (trafic de drogue) pesant sur l'environnement des affaires
  • Fracture sociale nourrie par la pauvreté rurale (10,4% de la population totale sous le seuil de pauvreté en 2022), les inégalités, le sous-investissement public, le clivage ethnique et les chocs externes
  • Faibles recettes fiscales (12% du PIB pour 2023)
  • Main d'œuvre peu qualifiée

Appréciation du risque

Une croissance soumise à l’activité étatsunienne

En 2023, l’activité est restée relativement dynamique, malgré un léger ralentissement. Celui-ci est notamment imputable à la moindre croissance des exportations (vêtements, café, bananes, huile de palme, eau minérale, sucre, biscuits). Si les remises d’expatriés (20 % du PIB en 2022, 30 % du revenu des ménages) ont suivi la même tendance, leur flux est resté solide, soutenu par la résilience de la croissance économique étatsunienne, bénéficiant à la consommation privée (88 % du PIB en 2022). Les dépenses de consommation publique ont aussi étayé la croissance, à l’approche des élections présidentielles et législatives, et dans un contexte d’activité plus robuste depuis 2022. L’investissement (17 % du PIB en 2022) a progressé, notamment sous l’impulsion de la construction, autant publique (hôpitaux, centres éducatifs) que privée (entrepôts, bureaux, centres commerciaux). En 2024, la croissance sera probablement mitigée par des conditions extérieures défavorables. Un ralentissement de l’économie nord-américaine affecterait négativement les exportations (18% du PIB) et les remises. Néanmoins, si le pouvoir d’achat des ménages risque de subir l’affaiblissement de ces dernières, il bénéficiera d’une inflation plus faible. Après avoir culminé à 9,9% en février 2023, celle-ci a rejoint sa cible (entre 3 et 5%) en juin de la même année. Si cette tendance s’inscrit dans la durée, la Banco de Guatemala, qui maintient son taux d’intérêt principal à 5% depuis avril 2023, devrait pouvoir assouplir sa politique monétaire. Toutefois, cette prévision reste soumise à l’évolution des prix du pétrole encore élevés, et à l’incertitude liée aux impacts du phénomène El Niño sur la production agricole. La prise de fonction du nouveau gouvernement en janvier 2024, qui a fait de la lutte contre la corruption son objectif principal, pourrait renforcer la confiance des investisseurs favorisant ainsi, l’investissement privé en 2024, lorsque l’instabilité politique caractérisant la période de transition s’évaporera. Cependant, l'incertitude politique croissante, et le climat social de plus en plus tendu, suscitent des doutes quant à la prise de fonction du nouveau gouvernement, assombrissant ainsi les perspectives pour le climat des affaires.

Une situation budgétaire et extérieure confortable

En 2023, le déficit budgétaire s’est légèrement creusé, en raison d’importantes dépenses relatives aux élections présidentielles et législatives en milieu d’année. Ce léger déficit se maintiendra en 2024. La nouvelle administration espère augmenter ses recettes, notamment via une augmentation de l’assiette fiscale, mais l’impopularité de telles mesures auprès des législateurs, et des milieux d’affaires exerçant une forte influence, risquent de ralentir leur mise en place. Du côté des dépenses, le gouvernement place les dépenses sociales, principalement d’éducation, au centre du Budget 2024. La dette publique (dont 50% est externe) devrait conserver sa trajectoire descendante et soutenable, même si le service de la dette augmentera (estimé à 3% du PIB pour 2024).
L’excédent courant s’est élargi en 2023. Les remises ont entretenu le large excédent du compte des transferts (20,3% du PIB), tandis que la poursuite de la reprise du tourisme a réduit le déficit des services (1,8% du PIB). Le déficit commercial (15% du PIB) s’est réduit, résultant de la baisse de la facture des importations, en particulier d’hydrocarbures (17% des importations totales en 2022). En 2024, le compte courant pourrait afficher un excédent plus faible, dans le sillage de la dégradation des conditions économiques aux Etats-Unis, qui représentent environ 32% des exportations du pays, et la quasi-totalité des transferts de fonds des expatriés (97% en 2021). Les importations d’hydrocarbures resteront stables, en raison de cours du pétrole encore élevés en 2024.

 

Des élections mouvementées, un contexte politique et social de plus en plus fragile

Le candidat de gauche, Bernardo Arévalo (parti Semilla) a remporté, le 20 août 2023, le second tour du scrutin présidentiel avec 60% des voies. Cette victoire inattendue a été fermement contestée par l’opposition et l’establishment politique et économique, qui ne souhaitaient pas voir la prise de pouvoir du nouveau gouvernement le 14 janvier 2024. Cependant, Arevalo a prêté serment le 15 janvier 2024. Plus de trois semaines après l’élection, les agents du parquet, sous l’impulsion de la contestée procureure générale Maria Consuelo Porras, ont saisi les urnes des scrutins, le président-élu dénonçant, alors, un « coup d’Etat en cours ». Sur la base de la supposée falsification de signatures lors de sa création, les autorités électorales ont disqualifié le parti Semilla, le 2 novembre 2023, ce qui ouvrirait la voie à l’invalidation de son statut juridique et de l’élection de ses membres. Les Etats-Unis et l’UE ont contesté le bien-fondé de la procédure juridique en cours. Des manifestations violentes en soutien au président élu, avec le blocage des routes principales, ont émergé aux quatre coins du pays, alors que le pays connaissait d’importants mouvements sociaux depuis la pandémie de la COVID-19. Le parti Semilla occupe une position minoritaire au Congrès (24 sièges au sur 160), face à une opposition forte et majoritaire (Vamos, UNE). Le gouvernement sera donc obligé de constituer des alliances, fragiles compte tenu de la fragmentation et des jeux d’influence, avec d’autres partis du centre et de gauche pour gouverner. Ainsi, l'avancement de l’agenda législatif du gouvernement d’Arévalo pourrait être entravé, compromettant ainsi les avancées majeures promises dans la lutte contre la corruption, qui constituait l'objectif central de sa campagne présidentielle. Du côté de la politique extérieure, le Guatemala entretiendra ses relations étroites avec les Etats-Unis, son premier partenaire commercial (32% des importations et des exportations et première source de remises d’expatriés). Les Etats-Unis continueront de demander la mise en place de mesures anticorruption et le contrôle du flux migratoire.

 

Dernière mise à jour : Mars 2024

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