

Koweït
Synthèse
principaux Indicateurs économiques
2020 | 2021 | 2022 (e) | 2023 (p) | |
---|---|---|---|---|
Croissance PIB (%) | -8,9 | 1,3 | 7,0 | 2,5 |
Inflation (moyenne annuelle, %) | 2,1 | 3,4 | 3,9 | 3,0 |
Solde public / PIB (%) | -12,9 | -0,4 | 14,0 | 10,0 |
Solde courant / PIB (%) | 3,2 | 16,3 | 29,0 | 23,0 |
Dette publique / PIB (%) | 11,7 | 8,7 | 7,0 | 7,0 |
(e) : Estimation (p) : Prévision
POINTS FORTS
- Des réserves financières importantes
- L'un des plus grands producteurs et exportateurs de pétrole au monde
- Situation géographique stratégique permettant l'accès à des marchés clés tels que l'Asie de l'Est, l'Europe et la Turquie
- Comptes publics et externes solides
POINTS FAIBLES
- Faible diversification économique, le pétrole représente environ 45 % du PIB, ce qui rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix des hydrocarbures
- Une bureaucratie pesante qui nuit aux activités des entreprises
- Les instances législatives et le cabinet nommé par l'émir sont en conflit permanent, ce qui bloque parfois l’adoption de lois
- Pénurie de travailleurs expatriés et inadéquation entre les offres d'emploi et les emplois recherchés par la main-d'œuvre koweïtienne
Appréciation du risque
La reprise devrait être progressive
Parallèlement à l'ouverture de l'économie, la consommation privée (environ 40 % du PIB) a pratiquement atteint en 2021 son plus haut niveau de la décennie. Elle devrait continuer à progresser en 2022 également, mais à un rythme plus lent en raison de l’arrivée à maturité de la reprise et de l’atténuation des effets de base. Les exportations deviendront le principal vecteur de croissance. En effet, la production de pétrole augmentera de près de 13 % en 2022 après avoir baissé consécutivement en 2020 et 2021 à la suite de l'accord OPEP+. En raison du manque de diversification économique, les tendances du secteur pétrolier resteront déterminantes pour l'économie koweïtienne. Grâce à la hausse des prix du pétrole et à l'augmentation de la demande mondiale d'hydrocarbures, les exportations nettes soutiendront la croissance en 2022. Les investissements (20 % du PIB) augmenteront lentement en 2022 grâce à l'achèvement de plusieurs raffineries, comme le projet de raffinerie d'Al-Zour, et des installations d'importation de GNL. D'autres projets de construction, tels que le développement du Sheikh Jaber Al-Ahmad Al-Sabah Causeway, dans le cadre du programme Vision 2035 du Koweït, soutiendront également les investissements. Les dépenses publiques augmenteront également en 2022, en raison de la hausse des prix du pétrole et de l'épargne nationale (30 % du PIB), ce qui atténuera la pression exercée sur le gouvernement pour limiter les dépenses, comme la réduction de la masse salariale du secteur public ou l'introduction de mesures portant sur la rentrée de recettes, comme l’application d'un taux de TVA de 5 %. Ces facteurs seront également favorables à la demande intérieure. Malgré le faible niveau d'inflation, la banque centrale du Koweït devrait durcir sa politique en augmentant son taux d'escompte de son niveau actuel de 1,5 % pour suivre l'exemple de la Fed américaine, le dinar koweïtien étant rattaché à un panier de devises dominé par le dollar américain.
Créancier net vis-à-vis du monde entier avec des comptes publics solides
Les exportations d'hydrocarbures (90 % des exportations totales de marchandises) resteront une source importante de revenus en raison des prix élevés du pétrole. Ces recettes alimenteront les fonds souverains. L'Autorité koweïtienne d'investissement (KIA) est responsable de la gestion et de l'administration du Fonds de réserve général (GRF) et du Fonds pour les générations futures (FGF) du Koweït. Le GRF est le principal dépositaire de tous les revenus pétroliers de l'État et agit comme le compte du Trésor public, tandis que le FGF est une plateforme d'épargne intergénérationnelle. Les actifs du FGF ne peuvent pas être retirés, sauf si la loi l'autorise. Certains médias suggèrent que les actifs du fonds souverain dépassent 700 milliards de dollars, soit plus de cinq fois le PIB du Koweït. Malgré la hausse des exportations, l’anticipation d’une augmentation des importations en raison de l'amélioration des conditions économiques et de l'augmentation du niveau des revenus pèsera sur l'expansion de l'excédent de la balance courante en 2022.
Après avoir plongé dans le rouge au cours de l’exercice budgétaire 2019-2020, la balance fiscale s'est améliorée et est redevenue positive au cours de l’exercice 2021-2022, ce qui traduit le rebond des revenus des hydrocarbures (deux tiers des revenus fiscaux totaux) et la suppression de certaines mesures liées à la COVID-19. Le parlement s'efforcera également d'adopter un projet de loi sur la dette qui prévoit un plafond d'endettement de 60 % du PIB, laissant une certaine souplesse pour la gestion de la dette et l'accès aux marchés mondiaux de la dette. En l'absence de loi sur la dette, le financement du déficit a reposé principalement sur l'utilisation des liquidités du GRF, ce qui explique le faible niveau de la dette.
Les tensions entre le cabinet et le parlement vont persister
Les tensions permanentes entre les pouvoirs exécutif et législatif koweïtiens constituent une source d'instabilité qui pèse sur les investissements et l’adoption de réformes. L'Assemblée nationale est composée de 50 membres élus, officiellement indépendants, puisque les partis politiques n'existent pas, et de 16 ministres nommés par le gouvernement. Après la démission de son gouvernement début novembre 2021, le cheikh Sabah Al Khaled Al Hamad Al Sabah a été reconduit dans ses fonctions de premier ministre. Cette démission est intervenue alors que plusieurs législateurs de l'opposition souhaitaient interroger le Premier ministre sur diverses questions, notamment sa gestion de la pandémie de COVID-19. Al Sabah avait déjà démissionné deux fois en 2020 avant d'être reconduit à chaque fois en vertu d’un décret royal. Cependant, la nomination du même Premier ministre pour former un troisième gouvernement pourrait ne pas suffire à calmer les leaders de l'opposition. Cela dit, ces remaniements ministériels continuels ne menacent pas la stabilité politique du pays. En effet, le Koweït bénéficie d'un pouvoir législatif plus indépendant que celui de ses voisins de la région. Cependant, cette situation continuera à retarder l'adoption de lois importantes, telles que la loi sur la dette, et à ralentir le développement du secteur privé et la koweïtisation de sa main-d'œuvre, ce qui permettrait de réduire plus facilement faciliterait les effectifs du secteur gouvernemental qui emploie 80 % de ressortissants koweïtiens.
Dernière mise à jour : Février 2022