Etudes économiques
Trinité-et-Tobago

Trinité-et-Tobago

Population 1,4 millions
PIB par habitant 17 056 $US
B
Evaluation des risques pays
A4
Environnement des affaires
Changer de pays
Comparer les pays
Vous avez déjà sélectionné ce pays.
0 pays sélectionnés
Vider
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Comparer

Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -7,5 -0,8 2,5 3,2
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,6 2,1 5,8 5,6
Solde public / PIB (%) -11,0 -6,1 -0,2 -1,1
Solde courant / PIB (%) 0,1 8,0 14,8 10,8
Dette publique / PIB (%) 82,0 85,0 84,4 77,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale 2023 allant du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024

POINTS FORTS

  • Importantes réserves de pétrole et de gaz ; Neuvième exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (2020)
  • Industrie pétrochimique (1er exportateur mondial de méthanol, 6ème d’ammoniac) appuyé sur sa production gazière
  • Destination touristique attractive
  • Taille importante du fonds souverain (autour de 25 % du PIB) et des réserves de change (7 mois d’importations)
  • Pays leader du Caricom, la communauté caraïbe

POINTS FAIBLES

  • Sur la liste européenne des « juridictions fiscales non coopératives » depuis 2021
  • Une économie peu diversifiée en raison d’une dépendance aux revenus gaziers et pétrochimiques
  • Action publique peu efficace
  • Criminalité amplifiée par le trafic de drogue
  • Répartition inégale des revenus générés par les hydrocarbures (20% de la population vit sous le seuil de pauvreté)
  • Tensions entre afro-trinidadiens et indo-trinidadiens

Appréciation du risque

Une croissance résiliente grâce aux hydrocarbures

Après deux années de récession, la reprise économique de 2022 a été tirée par les exportations pétrochimiques (40% du PIB en 2021 et 61% des exportations en 2019), tandis que le plan de vaccination contre la COVID-19 visant plus de 70% de la population a facilité la réouverture du pays au tourisme (environ 8% du PIB en 2019).   En 2023, la croissance bénéficiera encore des prix élevés de l’énergie, mais l’inflation et la prudence budgétaire la contraindront quelque peu. Les exportations de gaz naturel liquéfié (34% du total en 2021 ), de méthanol (14%), et de pétrole brut (11%) bénéficieront de prix de l’énergie encore favorables. De plus, la production devrait bénéficier de la montée en puissance et mise en service des champs d’hydrocarbure  Delaware et Ruby (BHP), Bounty et Endeavour (projet 5c de Shell)   . Hors hydrocarbure, les prix élevés des fertilisants soutiendraient les exportations d’ammoniac (9% des exportations en 2021), tandis que les recettes touristiques continueraient à rebondir avec l’allègement des contraintes sanitaires. En revanche, les exportations de métaux ferreux et aluminés (10% du total) et celles de produits agricoles (3% des exportations)    (café, agrumes, cacao, canne à sucre) pourraient pâtir de l’environnement extérieur moins porteur. L’investissement privé, encouragé par les prix de l’énergie, soutiendra également l’activité. Le projet Cypre de BP commencera notamment à se concrétiser au cours de l’année 2023. En outre, la privatisation du terminal à conteneurs de Port d’Espagne attirerait également l’investissement.   Si l’inflation devrait se modérer en raison du durcissement de la politique monétaire et grâce à la prolongation de la subvention aux carburants, elle restera probablement élevée, contraignant la consommation des ménages. Les ralentissements américain et britannique modéreraient le rebond touristique début 2023. Côté balance des transferts, les profits rapatriés par les compagnies étrangères se stabiliseraient, en raison de leur réinvestissement sur place. L’excédent courant permettra de maintenir les réserves de change à un niveau confortable (au moins 7 mois de couverture d’importations) et d’assurer   la stabilité du dollar trinidadien (entre 0,14 et 0,16 USD).

Le déficit budgétaire a diminué en 2022. La hausse des exportations énergétiques (environ 30% des recettes fiscales en 2022) a accru les recettes publiques. La taxe sur les jeux, instaurée en 2021, a dégagé de nouvelles recettes fiscales (9% du PIB en 2022). L’extinction progressive des mesures de soutien prises durant la pandémie (stimulus fiscal, subventions) a permis de réduire les dépenses publiques. Pour 2023, le déficit budgétaire n’augmenterait que modérément. Les exportations gazières et les prix mondiaux de l’énergie tireront toujours les recettes publiques à la hausse. Les redevances issues des secteurs gaziers et pétroliers devraient atteindre un niveau historiquement haut (3,2% du PIB en 2023). L’amélioration de la consommation domestique accroîtrait les recettes fiscales non énergétiques (13% du PIB). Les réformes fiscales, dont la création d’un nouvel impôt foncier, diminuerait davantage le déficit fiscal (jusqu’à 0,5% du PIB de réduction en 2023). Le prolongement des subventions aux ménages   et du plafonnement des prix du carburant, en plus de l’augmentation du budget de la police (10% du budget), n’augmenterait que légèrement la dépense publique courante. Le fond souverain trinidadien (Fond du patrimoine et de stabilisation d’environ 20% à 25% du PIB) financerait le déficit public. Le ratio dette publique/PIB devrait quant à lui se stabiliser à l’horizon 2024.

 

Un climat d’insécurité et une société fragmentée

Le premier ministre Keith Rowley, leader centriste du Mouvement national du peuple (PNM), est à la tête du gouvernement depuis 2015 et a été reconduit en 2020, fort d’une majorité absolue au parlement (22 sièges sur 41).  Certaines réformes du gouvernement Keith Rowley nécessitant plus qu’une majorité simple pourraient néanmoins être entravées. L’opposition de centre-gauche, incarnée par le Congrès National Uni (LCNU, 19 sièges), est dirigé par l’ancienne première ministre Kamla Persad-Bissessar (entre 2010 et 2015). Les prochaines élections générales se tiendront en 2025. D’ici à cette échéance, la popularité du gouvernement devrait continuer à souffrir du climat d’insécurité. Les progrès en matière de lutte contre la criminalité, notamment associée au trafic de drogue, restent en effet limités. Le taux d’homicide est en progression notable au cours de la dernière décennie. Les tensions sociales, superposés aux tensions ethniques entre afro-trinidadiens (électorat du PNM) et indo-trinidadiens (électorat du LCNU), pourraient s’intensifier dans un contexte d’inflation.  Aussi, les manifestations récurrentes contre la vie chère, la corruption, la politique de vaccination   et les violences policières pourraient se poursuivre. 

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

Haut de page