Etudes économiques
Bahamas

Bahamas

Population 0,4 million
PIB par habitant 28 792 $US
B
Evaluation des risques pays
A4
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -23,8 13,7 11,0 4,3
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,0 2,9 5,7 4,5
Solde public / PIB (%) -7,3 -13,6 -5,7 -5,0
Solde courant / PIB (%) -24,5 -19,7 -18,1 -14,1
Dette publique / PIB (%) 75,0 103,3 90,7 88,2

(e): Estimate (f): Forecast *Année budgétaire du 1er juillet au 30 juin. Données 2023 : 2022/23

POINTS FORTS

  • Secteur touristique bien établi, bénéficiant de la proximité avec le marché nord-américain
  • Centre international de services bancaires et financiers 
  • Stabilité institutionnelle
  • Présence de bases militaires américaines (the Mayaguana Army Airfield in Mayaguana, the Andreos Island Naval Air Station)
  • Ancrage monétaire au dollar américain

POINTS FAIBLES

  • Dépendance au tourisme (50,4%   du PIB en 2019)
  • Dépendance à la conjoncture américaine (exportations, IDE et remises des expatriés)
  • Dépendance aux importations de carburants et de céréales (petitesse et insularité)
  • Forte criminalité et corruption sur fond de pauvreté, d’insécurité alimentaire et de trafic de drogue
  • Informalité élevée de l’économie : 70% des actifs sont concernés
  • Forte émigration entretenue par l’insécurité
  • Ressource fiscale encore trop faible (17% du PIB en 2021)
  • Taux de chômage toujours au-dessus de son niveau pré pandémique
  • Vulnérable aux événements climatiques tels que les ouragans et les tempêtes tropicales
  • Fortes inégalités (Indice de GINI de 57 en 2020)

Appréciation du risque

Une résilience de l’activité malgré le ralentissement américain

En 2022, la stagnation de la consommation des ménages provoquée par l’inflation a modéré l’activité. En 2023, le ralentissement étatsunien freinera davantage la croissance. Toutefois, l’économie bahamienne trouvera, dans une certaine mesure, un contrefeu à la dégradation de l’environnement extérieur  . D’une part, les aides publiques porteront la consommation domestique (66%     du PIB en 2022) toujours fragilisée par l’inflation. Les subventions des carburants et de l’électricité seront prolongées, tout comme la baisse des taxes sur les produits de première nécessité. Les entreprises publiques (celles fournissant l’eau et l’électricité sont toujours déficitaires)   continueront de bénéficier de subventions gouvernementales (au moins 3% du PIB pour 2023) notamment face à la hausse de leurs coûts de production et d’exploitation. D’autre part, et surtout, le secteur des services gardera son dynamisme. Le tourisme retrouvera son niveau de 2019 (52% du PIB pour 2023), tirant l’emploi (le taux chômage      passerait à 9,8% en 2023 contre 11% en 2022). De plus, les investissements   (26% du PIB en 2022), aussi bien publics (4% du PIB pour 2022)   que privés, bénéficieront aux infrastructures   touristiques. L’introduction d’une monnaie digitale par la Banque Centrale des Bahamas et la conformation aux règlementations AML/CFT (règlementation financière sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme) du GAFI (Groupe d'action financière)  serviront le secteur financier   (15% du PIB en 2022). Cependant, l’affaiblissement  des exportations de biens (5% du PIB en 2022, les Etats-Unis représentant 88% du total en 2021) entravera la production de bateaux (32% des exportations totales en 2021), pétrochimique (24%) et halieutique (10%).

 

Dépendance au tourisme, un endettement encore lourd

En 2022, malgré la lourdeur des importations énergétiques (35% du PIB), la reprise touristique a permis de légèrement résorber le déficit courant. En 2023, cette dynamique s’amplifiera. L’excédent de la balance des services (les exportations touristiques croitront de 4% du PIB en 2023) continuera d’augmenter, alors que la facture des importations et les remises d’expatriés (3% du PIB en 2022) baisseront. Les investissements en portefeuille (5,9% du PIB pour 2023) et des IDE (3,4% du PIB pour 2023) solderont le déficit courant. Il est à noter que l’importance du déficit courant s’explique largement par les importations de bateaux de croisière (10,7% du PIB en 2021) par les croisiéristes immatriculés dans l’archipel. Elles trouvent leur contrepartie dans le flux d’IDE. Les réserves de change (au moins 5 mois d’importations) assureront l’ancrage du dollar bahamien (1 BSD = 1 USD).

En 2022, la suppression des dépenses liées à la pandémie de Covid19 a réduit le déficit public. En 2023, l’excédent primaire (c.-à-d. hors intérêts) devrait faiblement augmenter (1% du PIB pour 2023 contre 0,7% en 2022). D’une part, les rentrées fiscales (20% du PIB pour 2023) s’accroîtraient grâce aux recettes touristiques (12%) et des taxes sur les transactions financières (3%). D’autre part, les dépenses publiques (19% du PIB pour 2023) s’amenuiseront. La fin des travaux de reconstruction liés à l’ouragan Dorian de 2019 et la compression de la masse salariale des administrations compenseront la prolongation des subventions. De plus, la charge de la dette demeura élevée (6% du PIB en 2023).

Si les émissions sur les marchés domestique financeront principalement le déficit public, le risque souverain ne s’atténuera pas. Malgré des conditions relativement favorables (taux d’intérêt de court-terme de 6% fin 2022 sur les marchés internationaux) et le refinancement des obligations arrivant à échéance au 1er janvier 2024 (300 millions de USD), le besoin en financement extérieur (20% du PIB au moins pour 2023) demeura préoccupant. A court-terme, l’exposition au risque de change (au moins 47% du stock de dette était libellé en devise étrangère fin 2021) et l’endettement extérieur (au moins 45%) incitent à restructurer la dette.

 

Une insécurité toujours pesante, des efforts de conformité fiscale

L’actuel chef d’Etat est le roi britannique Charles III. Les élections législatives de 2021 ont vu la victoire de Philips Davis du parti libéral progressiste (parti populiste de centre-gauche) face au premier ministre sortant Hubert Minnis du mouvement national libre (parti de centre-droite). Jouissant d’une popularité solide (65% d’approbation au sein de la population à l’automne 2022), fondée sur les espoirs d’une population relativement pauvre dans des promesses de réformes sociales,   et d’une majorité parlementaire confortable (32 sièges sur les 39 du parlement), le gouvernement Davis poursuivra l’assainissement des comptes publics et les efforts de transparence fiscale. Afin de prévenir un rebond de l’épidémie de Covid19, les autorités continueront d’imposer des restrictions sanitaires aux voyageurs et des couvre-feu locaux. Sur fond de trafics de drogue et d’armes, l’insécurité sera toujours élevée dans l’archipel, en particulier dans les îles de Grand Bahamas, de New Providence et les grandes villes (Nassau et Freeport). De plus, en dépit de la préparation d’un référendum prochain sur l’instauration d’une république, le pays converse de solides liens diplomatiques et économiques avec le Commonwealth britannique. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement Davis a resserré ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis. En effet, suite aux sanctions occidentales, la banque centrale bahaméenne a gelé 420 millions de USD d’actifs russes.

 

Dernière mise à jour: Juin 2023

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